Bernard Diederich, un vétéran du journalisme, est mort en Haïti, le 14 janvier, âgé de 93 ans

NOUVELLES BRÈVES par Raymond AJoseph

  • Bernard Diederich, un vétéran du journalisme, est mort en Haïti, le 14 janvier, âgé de 93 ans

Ce Néo-ZéIandais, qui avait adopté Haïti à l’âge de 22 ans, lors d’un passage au pays à bord de son bateau, en 1949, a choisi d’y faire sa sépulture, selon les propos de son fils aîné, J.B. Diederich, rapporté par l’Associated Press et repris par le New York Times du 16 janvier.

La presse haïtienne et internationale lui a rendu un hommage bien mérité, s’étalant sur sa vie journalistique au cours de sept décennies et de son talent d’auteur, surtout s’agissant de l’histoire d’Haïti et des coutumes du pays. Sa mémoire restera vivante longtemps, vu les 22 livres dont il est l’auteur. Pour moi, «Papa Doc et les Tontons Macoute» restera mon favori. Car j’avais vécu cette période et savais les risques qu’il avait encourus pour dire la vérité.

Je ne saurais rivaliser avec les autres auteurs qui ont presque tout raconté de sa vie. Mais j’ai quelque chose à révéler qui ne peut que démontrer son dévouement aux bonnes causes. Maintenant qu’il est parti pour rejoindre Georges D. Rigaud et Hubert Legros père, les concepteurs du «Bureau Central» et organisateurs du réseau d’informations qui viendrait, par la suite, alimenter «La Voix de l’Union haïtienne internationale», devenue «Radio Vonvon», je peux enfin révéler que Bernard Diederich était un associé de ces messieurs qui avaient enlevé le sommeil au tyran.

J’avais révélé en partie comment presque rien d’important n’échappait à ces messieurs de ce qui se tramait dans la cuisine de François Duvalier et de ses Tontons-Macoute. Car, les agents du «Bureau Central» étaient omniprésents, même au Palais national. Quand, en 1967, le «Boucher de la Caraïbe» avait exécuté 19 officiers de la Garde présidentielle, afin d’éliminer les espions qu’il croyait être dans son entourage, le comédien de «Radio Vonvon», communément appelé «Frère Lepoule» taquinait Papa Doc, lui disant, dans un «françeu» dont lui seul avait le secret : «Mais, Divagué, qu’est ce que vous avez faite comme ça ? Vous avez tiye ces messyé, maintenant ils sont devini dezzombi qui penètre toupatou dans le palais». Dire que le tyran s’est éteint sans jamais découvrir le lieu où se trouvait le «Bureau Central».

Bernard Diederich a mené le bon combat. Remerciements à l’Associated Press qui m’a permis d’avoir les informations sur la famille de ce grand homme. Aussi, nous autres à Haïti-Observateur rejoignons les autres pour présenter nos condoléances à sa veuve, d’origine haïtienne, ainsi qu’à ses fils J.B. et Philippe, et à sa fille Natalie et les sept petits-enfants du défunt. Paix à son âme ! Raymond A. Joseph


Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 22 janvier 2020 VOL. L, No. 3 New York, et se trouve en P. 16 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/01/H-O-22-Januari-2020.pdf