DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ
- HAITI : le Sénateur SDD ou l’Immense Pouvoir Républicain par Dan Albertini
Entre (), Corruption. Le Capharnaüm canadien étalé publiquement sur le seul dos du Québec, ou le Québec plus conscient d’un besoin de nettoyage ? Haïti devrait peut- être s’en inquiéter, après avoir : signé conventions internationales, voté lois en accéléré. Contre, le blanchiment d’argent, la corruption. Gageons que ce Canada, pourri aux quatre vents d’une feuille de route de mafioso, regarde la République d’Haïti comme un sujet d’inquiétudes. Notamment quand le Montréal médiatique finance subtilement l’image d’un seul candidat…. Fin de ().
Historicisme’L semble interpeller un homme. Quand, un seul homme cette fois-ci, pour forger un creuset, saura-t-il faire dans cette pratique ? SDD, sénateur de la République ou un immense pouvoir qui détermine. Dans la politique extérieure. De plus d’un pays représenté en Haïti. Dieuseul Simon Desras impètrerait d’un privilège qui pourtant ne se confond au rationalisme d’un exécutif. Président du Sénat de la République d’Haïti, Etat indépendant bicentenaire, personne ne peut donc lui imposer d’agenda. À exécuter. Cependant, il peut lui facilement contraindre un registre. Combiné cellulaire en main gauche, l’autre, le maillet, pas l’inverse, qu’est-ce qui se cache sous ce chapeau de sénateur sobre quand deux autres empreintes latérales lui sont imposées ? Une perception, une simple opinion, une réflexion, Desras mettra tout un monde au pas. En est-il conscient, peut-il livrer ?
Si nous étions dans la foi anglicane, l’avenir s’appellerait «prophétie». SDD est donc sénateur, non pas vicaire. Évidement que je suis dans une chronique de foi républicaine haïtienne. Visionnaire par éducation civique, je dis alors qu’une opportunité est à saisir. Comme pour tous ceux qui, par le passé, investis d’une mission extraordinaire, n’ont le droit de décevoir. Mais, doivent voir avant l’aube, percevoir rapidement. Membre élu d’un puissant organe constitutionnel, qui souligne son caractère de «réserve de haut savoir pour la République», SDD n’est pas un chanteur au Palais. C’est un rendez- vous de l’Histoire ou des assises, qui le convoquent. La réalité est telle qu’il a besoin de beaucoup plus de crédits pour expliciter à ses mandants, non comment évincer par défaut une présidence en dérive, mais de le soumettre à ses obligations. Ou, barrer les frontières de l’odieux.
Qui est donc en réalité le sénateur SDD (Desras) ?
Sous forte escorte armée dans une fête champêtre — Son portail bio- graphique le situe dans une arène politique parsemée d’embûches, de morts et d’assassinats. Desras ne ferait donc pas dans l’angélisme, il assure sa protection vitale. Comment ? Nous devons éclaircir cette interrogation pour deux raisons essentielles : qui sont ceux qui assurent sa sécurité, car cela a un impact sur l’avenir. Et, pourquoi autant de risque d’insécurité dans l’adversité ?
Souvent les politiciens s’associent, dans le bien comme dans le mal, en connaissance de cause ou dans l’ignorance, avec une clientèle soit professionnelle, soit dangereuse. Il est donc impératif pour SDD, d’identifier ses proches, non seulement pour sa sécurité personnelle, mais aussi dans le but d’éviter d’autres scandales politiques à la République, dans un pays où sont présents des Guy Philippe, des Dany Toussaint, etc. En matière d’adversité, que trouverait-on dans sa vie politique qui ne serait évidemment dans sa biographie autorisée ? Il s’estime proche de JBA, ce qui n’est pas une recommandation, mais justifie une escorte.
De Fortuné (Azor). Que voulait-il dire dans son ultime ineptie précédant sa mort ? – Tapage ou désolation, le bruit courrait que ce percussionniste aurait dit avant de mourir : « Sénateur Desras, tou pa w dèyè ! ». Quel sens accordé, en dépit d’un chapitre très court ?
De l’avertissement au président — Citons la source de SDD sur son soutien à la campagne de celui-ci : « Le discours de Martelly est aujourd’hui assoupli », a-t-il jugé. Il aura mon soutien tant que les acquis démocratiques ne sont pas bafoués, les institutions respectées, et qu’il n’exerce pas d’abus de pouvoir » http://sena- teurdesras.webnode.fr/biographie.
Coup de théâtre, adaptation. Août 2013, le président du Sénat a clairement fait comprendre au président Martelly que, si le Parlement tombe par sa faute, il sera destitué automatiquement. La presse locale relate : « La caducité du Parlement par Michel Martelly risque de déboucher sur des confrontations dans le pays », « Si les élections ne sont pas réalisées au cours de cette année, les deux leaders de l’Exécutif auront failli à leur mission et auront perdu leur mandat », « L’Exécutif aurait un plan, le Parlement a aussi un plan… ». Plus, le Sénat vote le rapport de la commission d’enquête sur la mort suspecte du juge JSJ : mise en accusation agréée. Comme une suite dans les idées, en septembre, c’est le budget qui est rejeté par le Sénat, le sénateur Desras siège sur la Commission Finances Budget et sur la Commission Justice Défense et Sécurité publique. D’aucuns ne niera un lien de causalité, l’ombre de troubles politiques majeures dans un futur rapproché. Je préfère dire, pour ma part, une zone de turbulence sur le chemin du retour vers le point zéro, avant d’évoluer. Cependant, si l’avertissement est bref, sans émotion ni excès, il est, par contre, très sérieux. C’est là la présentation d’un homme froid, mais ferme, qui gagne du terrain. A-t-il cependant bien mesuré dans le temporel ? Vision, MO, post mortem, leadership.
SDD semble tout de même bien avisé. Dans la position du Sénat sur l’affaire de l’adoption du rapport de la commission d’enquête, il a su mettre en échec le jeu de l’exécutif. A-t-il joué d’astuce pour déjouer le plan des sénateurs partisans qui se sont abstenus, ou, a-t-il mesuré la tendance au point de savoir la faisabilité, l’histoire dé- voilera plus tard. Une chose étonnante, curieuse émerge, sa stabilité dénonce en même temps le manque de rigueur qui a coûté à JSJ.
De ses relations avec Lavalas — Nous ne pouvons jouer à l’autruche sur cet aspect, car c’est une réalité qui rassure. En effet, une déclaration du sénateur, qui a su briguer quand Lavalas était interdit, démontre une preuve de réalisme politique, d’avant-gardiste, d’indépendance et de bâtisseur. Je cite la même source biographique: « Moi seul sait comment je défends la cause lavalasienne à travers ma fonction de sénateur ». C’est donc un homme qui possède un instrument de mesure politique fiable, mais aussi un homme loyal qui voyait son pays, passant outre aux notions de défaitiste et d’obéissance aveugle.
De ce silence minoritaire apparent et face à l’arrogance ignare de Lambert et de Latortue — Président du Sénat, SDD n’a pas l’habitude des frasques du président de l’exécutif. Desras paraît un homme jovial, mais encore plus tactique que futé, qu’il n’en a l’air, avec deux anciens camarades du grand corps passés au banc des conseillers du président Martelly et, il sait qu’il ne détient de majorité. L’arrogance de ces deux derniers jette évidemment un discrédit sur l’institution du Sénat. SDD n’a pas répondu aux provocations mal habiles, mais s’est démontré un grand diplomate dans la gestion quand il a fallu rendre des résultats. Sa présidence du grand corps aurait vu ses agendas personnels respectés, déjouant les instigateurs envoyés par l’Exécutif, malgré la présence du sénateur Zenny, ami personnel du président.
Des négociations avec la République dominicaine quand l’ambassadeur haïtien est un stouleur (lettre AH/RD/PR :94/79, 26 juillet 1979, dénonçant le citoyen Lucien Jean Pierre) — C’est là la grande épreuve du président du Sénat. Haïti ne bénéficie d’aucun respect chez le voisin avec un tel ambassadeur. D’ailleurs, la diplomatie haïtienne, ni le diplomate haïtien en RD n’ont vu venir le coup, tandis qu’Haïti est membre de la CARICOM rapprochée. Ce que je faisais ressortir dans un article, en juin denier, avant la fin de la présidence rotative haïtienne de l’organisation.
Desras possède, en plus de l’axe CARICOM, OEA et ONU, l’axe de l’UPI réunissant les parlementaires des pays membres, avec un lien particulier direct avec l’OEA, en matière d’organisation des élections pour renouveler le Parlement. Nous savons d’expérience que les réunions de couloirs et les pauses café sont parfois plus efficaces que les bruits de tambour diplomatiques, pour la résolution de problèmes. La RD sait pertinemment qu’elle a intérêt à parlementer avec Haïti. La balle est, par contre, dans le camp de Desras, à ce stade- ci. Personne ne le connaît à ce titre, c’est une réponse qui ne tarderait à venir. Une réputation qui touchera aussi PetroCaribe, la Syrie, la Palestine. Des dossiers de telle envergure qu’il faut globaliser. En avez-vous des armes (outils) pour cela, en aviez-vous songé ? Question.
Des considérations — Nous sommes à la croisée des chemins, loin des émotions du violent séisme qui a bousculé : événements et personnalités. Tant vers l’extérieur que vers l’intérieur du pays. Nous en avons trop de la gouaille. Aussi, osons-nous réclamer un audit sur l’action Clinton, pour avoir l’esprit tranquille, considèrera-t-on. Martelly n’a pas agi tout seul depuis le début, pourquoi ne pas mesurer dans la balance : étrangers et nationaux ? Le silence de SDD se mesure quand on considère ce voyage à Washington. Coïncidence !
Le pays connaissait le personnage de Martelly avant 2010. Nous devons assumer collectivement pour ceux qui l’avaient voté, pour ceux en face aussi. Cependant, violer le secret de l’instruction est une faute politique grave. Une tentative d’intimidation est carrément pénale. Je l’ai dit parle passé, si Martelly ne se débarrasse pas de LSL, celui-ci l’entraînera vers la déchéance. Par défaut, le processus d’impeachment est amorcé par la faute de l’ambition Lamothe. Si le Parlement danse alors avec le diable en institution, il le paiera, SDD encore plus. Il y a matière à «prosecution», en fait, en droit et dans les appréciations.
La réussite de SDD obligera tout autre président de la République, et le prochain président du Sénat. Corrigera les conséquences du chanteur au Palais. Rehaussera les standards du parlementaire au niveau de l’UPI. Rectifiera le déséquilibre insulaire par rapport à la RD. Rendra une fierté nationale à l’Haïtien en général, et en particulier à ceux de Saut-d’Eau.
Desras a donc intérêt à plonger rapidement dans le dossier NO.: 12-cv-23300-UU, impliquant Lamothe-Baker contre Léo Joseph d’H-O, à Miami, pour découvrir : les dessous d’une affaire qui concerne la République, dans les recommandations de sa propre commission. Les faiblesses d’un membre de l’exécutif. Mais surtout, l’incompétence de Lamothe qui ne fait que jouir sans performer, pire, en concentrant entre ses mains uniquement, tous les pôles d’expertise, au détriment de la haute fonction publique haïtienne.
Rappelons-nous que malgré tout, tous les enfants de 1804 ne sont pas à l’école en ce moment, c’est encore un échec pour le Premier ministre.
En conclusion, si SDD ne répondrait à une demande d’entrevue de H-O, le sénateur Desras devrait savoir qu’on ne dresse pas en politique, une table sans servir aux invités le menu proposé. C’est-à-dire, qu’un Sénat ne peut entériner le rapport de sa commission spéciale, l’envoyer à la Chambre basse, sans avoir réellement un agenda particulier. Si nous aurions un conseil salutaire à formuler à cet homme, ce serait tout simplement : n’oubliez jamais que vous êtes un sénateur de la République. Vous avez deux autres empreintes poli- tiques latérales immédiates, un député et un sénateur. Nous ne sommes pas d’un drapeau étoilé, mais d’un palmier. Perdre de vue cette réalité c’est perdre votre bataille dans l’Histoire.
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 09 oct 2013, P. 12 Vol.XXXXIII no.44 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/08/H-O-9-oct-2013.pdf