DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETE
- Par Dan Albertini
- La France des intérêts vitaux mise en échec.
Entre (). En Haïti on parle d’une déclaration américaine sur la protection du gouvernement Martelly, mais que je crois plus une déclaration ‘’Obama’’. Oui, il faut le dire, le mot protectionniste convient. Fact Act. Ça rappelle la déclaration de l’ambassadeur McManaway au Chancelier Georges Salomon en 1986, à savoir qu’il y a des gens à Washington qui supportent Duvalier2. Obama ferait mieux se concentrer sur ses problèmes domestiques avec le Congrès avant de vouloir opérer des menaces. La Chine et Poutine peuvent se montrer d’une autre coopération. Les Haïtiens peuvent tout aussi faire de la politique américaine. Appuyer les Républicains n’est péché, convoquer un impeachment pour mensonges sur des promesses fallacieuses de l’OBAMACARE, à des citoyens victimes de crétinismes graves. C’est dire au revoir Obama. Fin de mandat ! Adieu aux rêves des Clinton. Que fait-il encore d’ailleurs en Haïti, sans audition de bilan par le Sénat de la République ? Fermons les ().
Parler aujourd’hui de l’ancien président français Nicolas Sarkosy à la place du président François Hollande, peut et non sans raison, paraître un terrible lapsus. Faire même d’une pensée rétro, nostalgique, désabusée, à la Duvalier évincée par ses propres frasques. Comme un testament politique d’Alzheimer. Et non, Sarkozy détient entre ses mains les cartes qu’il a doctement abattues depuis la présidence française de l’Europe en 2008. C’était à la fois un homme apeuré, méprisant et sympathique. Son grand défaut, la France d’abord d’où sa peur et le monde à la France à tout prix, d’où son mépris, à l’image de cette présidence rotative. J’ai écrit en 2011, que le président Sarkozy s’est sacrifié à ce titre pour une France en qui il espérait une reconnaissance réelle pour adoption. Il aima quand même, d’où sa sympathie. Mais, DSK comme un marchand affairiste politique dans l’âme, voulait l’éjecter de ce trône en passant par une feinte déloyale. Il a payé le prix fort. La déchéance, l’expatriation politique, le retour aux parias politiques apatrides, offrant service à l’ennemi républicain étranger. Dans la culture juive c’est une condamnation irréversible qui mène vers Judas l’Iscariote. C’est en ce sens que je dis aujourd’hui : la France des Intérêts vitaux est mise en échec. Les négociations d’affaires chez le marchand genevois réhabilité, répondent essentiellement à cette logique des bons offices. La France gauloise a perdu parce que, Hollande n’a jamais eu de stratégie globale, ne connaît ce niveau d’ambition non plus, n’a donc rien vu venir. Petit intellectuel de salon, fonctionnaire organisateur de parti litigieux qui a lâchement a joué dans le dos de DSK, par la force de Sarkozy, sachant que celui-ci ne raterait son coup, mais de son terroir, a vue la faiblesse de Sarkozy. Soit la France rurale, parce que celle du patron est la France des Intérêts vitaux. Il prie sur son échec local.
Intérêts vitaux. Si je retourne encore à cette déclaration de Sarkozy au G8 en 2007, à Heiligendamm-Allemagne, c’est pour mieux comprendre la position du président Hollande sur le dossier iranien.
Q – Monsieur Sarkozy, si les intérêts de la France sont menacés, jusqu’où irez-vous concernant ce que l’on appelle les frappes préventives nucléaires ? (site de la diplomatie.fr)
R – L’utilité de l’arme nucléaire, c’est la dissuasion. En l’état actuel de mes connaissances, il n’y a pas urgence. La stratégie nucléaire et la doctrine nucléaire française sont celles des intérêts vitaux. Si les intérêts vitaux de la France étaient menacés, alors, à ce moment-là, comme tous les autres présidents de la République qui m’ont précédé, je pourrais envisager l’utilisation de l’arme nucléaire. Fort heureusement, ce n’est pas le cas.
Mais, quant à la définition précise de ce que sont les intérêts vitaux, je ne suis pas sûr que ce soit le cadre le plus approprié pour les définir précisément. Même si je reconnais, bien volontiers, que la notion d’intérêt vital a évolué depuis l’époque du général de Gaulle.
Le Verbatim est plus exact dans la réponse par la formulation de la question authentique et complète. Cette source citée, la diplomatie française, a préféré la formule réduite par l’esthétique institutionnelle. Si vrai que le président Sarkozy qui feignait ne pas avoir saisi la complexité de la question, a si bien répondu dans la globalité, dans les détails et dans la retenue. Au point de ne pas vouloir définir sur place la notion des intérêts vitaux. L’actualité nous éclaire sur la différence essentielle entre les deux présidents. On était déjà en affaires.
Le Mali. Ce n’est pas sans raison que François Hollande met les pieds au Mali. C’est le modèle réduit des intérêts vitaux, même en disproportion nucléaire. Ce sont deux notions distinctes. La Centrafrique comme la Côte d’Ivoire, bientôt le Bénin d’une présidence schizophrène qui a servi de tapis rouge à la France, ce sont là les intérêts vitaux d’un modèle éculé, que la France Hollande croit devoir ménager dans cette Afrique en pleine expansion asiatique. Ce n’est pas le génie de Sarkozy qui a imposé par là même auparavant, un retraçage d’anciennes pistes coloniales. Ce que nous croyons aussi, par exemple en Haïti, que les président Martelly n’a pas la capacité de discerner, que dire de contrer. Ce pourquoi j’ai personnellement sensibilisé la République d’Haïti par l’Haïti Nouvelle ou la Série des Grands Procès de l’Histoire. Cela risque de faire plus mal avec un esprit de petit bourgeois comme celui de Hollande, à vouloir garder un vieux réflexe d’anciens déportés relâchant une rage sur le sujet soumis. Le Mali, la Centrafrique, Yayi, Martelly, Gilot.
Sarkozy dans son esprit de globalisation complexe, dépassait largement les anciennes formules, même si les améliorer n’était évident. Il est ce logicien qui préfère les défis au menu fretin. C’est un meilleur allié de l’évolution qui n’aimera jamais puiser dans des formules éculées. D’où sa visite historique en Haïti. C’est l’homme qui aurait vu venir les négociations américaines avec l’Iran, mais qui aurait flanqué un pied de nez à l’ancien sénateur devenu Secrétaire d’Etat américain, se cherchant des contrats de gestion nucléaire avec les dessous de l’ambitieux génie régional iranien. Sarkozy savait pertinemment que de Gaule disait : solidaire dans la tempête, libre dans les affaires en temps calme. Netanyahu l’a aussi constaté à ses dépens : l’intérêt américain est à la sauce British, « realistic politic ».
Je réitère un extrait de ma conclusion de la semaine dernière en disant que Téhéran sera toujours tenté. Les limites du pouvoir comme celles de la peur sont souvent repoussées vers un nouvel l’infini. Mais, Sarkozy savait depuis 2007 qu’il n’y avait pas tempête mais eau calme en Iran. Redisons que la France est une puissance nucléaire qui s’y soumet. Mais son opposition apparente à l’accord iranien étudié dans le cadre des rencontres de Genève signifiait l’incompétence des hommes de Hollande. Hollande a tout simplement mis la France des Intérêts vitaux en échec chez le marchand genevois. Ce dernier était un signe de la présence des affairistes invétérés. La Diplomatie Fabius est tout simplement un instrument de bouche trou. La différence serait pour un observateur plus clément, le marasme embarrassant d’un pro communiste désuet face à l’assurance d’un capitaliste actif en période de crise systémique. L’observateur dira que cette France aux politiciens pour la plupart des ex condamnés avec sursis ou, des condamnés par procuration après mandat, a glissé au bal.
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 27 nov. 2013 Vol. XXXXIII no.51, et se trouve en P.15 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/08/H-O-27-nov-2013.pdf