Le conseiller principal de Jovenel Moïse a failli être exécuté

UN PROCHE DE LA PRÉSIDENCE VICTIME DE L’INSÉCURITÉ

  • Le conseiller principal de Jovenel Moïse a failli être exécuté

Le phénomène de l’insécurité, que Jovenel Moïse et son équipe ont installé dans le pays, afin d’imposer leur dictature sur le peuple haïtien, a failli faire sa première victime au sein de la présidence même. Le conseiller principal du président a failli laisser sa peau, au moment de franchir une barricade, sur la Nationale numéro 2, en provenance des Cayes, dans le département du Sud, en route pour la capitale. En effet, Gabriel Fortuné, ex-maire des Cayes, aussi ancien sénateur du Sud, devenu principal conseiller du chef de l’État, a failli ne pas arriver à la capitale indemne, n’était-ce une intervention providentielle. Car, fait prisonnier par des bandits, qui montaient la garde autour d’une barricade, dans la localité de Chalon, non loin de Miragoâne et de Carrefour Desruisseaux, il a été sauvé de justesse.

Voyageant dans sa voiture privée, le vendredi 22 novembre, en compagnie de deux ou trois autres personnes, M. Fortuné s’est heurté, aux environs de 2 heures de l’après-midi, sur une barricade surveillée par plus d’une vingtaine de jeunes gens. Ces derniers, qui arrêtaient tous les véhicules, ont intimé l’ordre à celui dans lequel voyageait l’ancien sénateur d’arrêter. Comprenant le grand danger auquel il est exposé, une fois qu’il est identifié pour ce qu’il est, il a décidé de prendre ses jambes à son cou. Il a pu mettre un peu de distance entre lui et ses poursuivants, ayant réussi à franchir une première cour, puis une seconde. Dans la déclaration qu’il a faite en privé, Gabriel Fortuné a révélé qu’il continuait à courir jusqu’à ce qu’il eut pénétré dans une seconde cour où il a trébuché sur un objet indéterminé et fait une chute.

Tombé sur sa face, il est immédiatement rattrapé par un groupe d’hommes qui l’ont immobilisé avec deux canons de fusil collés dans son dos, tandis que ses ravisseurs effectuaient une fouille en règle de sa personne.

Une foule de gens s’est réunie dans cette cour où Fortuné a été capturé, ce qui lui a, en quelque sorte, assuré une certaine protection. Cependant, quand il a été identifié en la personne du conseiller de Jovenel Moïse, son cas était vite devenu précaire. Car sa carte d’identification lui donnant libre accès au Palais national a vendu la mèche par rapport à qui il était. D’où a surgi une dispute autour du sort qui doit lui être fait.

En effet, certains de ses ravisseurs déclaraient vouloir l’exécuter, alors que d’autres ont insisté pour qu’il soit allégé de tout ce qu’il avait sur sa personne avant de le libérer. Il semble que les gens qui surveillaient la barricade aient communiqué avec quelqu’un par téléphone, qui aurait recommandé de le laisser partir. Non sans lui avoir infligé quelques coups.

Gabriel Fortuné a eu la chance de sauver sa vie, mais la chute qu’il a faite a causé une grave fracture à un pied pour lequel il devrait se faire soigner.

Un goût de leur propre médecine

Jovenel Moïse et l’équipe Tèt Kale sont responsables de l’insécurité qui s’est installée au pays. Puisque distributeurs exclusifs d’armes et de munitions, par le truchement de Michel Martelly les important du Vietnam, grâce à eux les bandits armés sont ravitaillés à souhait. Faisant la pluie et le beau temps dans les quartiers populaires, les bandits armés terrorisent les familles. Profitant de la mobilisation anti-Moïse, ils rançonnent les passagers à bord des véhicules qui traversent les barricades sans discrimination faisant des victimes partout.

Rien ne dit que les bandits que Fortuné a croisés, à Chalon, sont nécessairement hostiles au gouvernement en place. Mais lorsqu’ils tombent sur une proie comme ce dernier ayant des «grands moyens», ils ne vont pas la laisser traverser les barricades sans «acquitter un péage». De toute évidence, ce conseiller spécial de Jovenel Moïse a eu un goût de la médecine que les alliés du gouvernement en la personne des bandits armés imposent au reste de la population.


cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 4 décembre 2019, VOL XXXXIX No.47, et se trouve en P.1, 4 àhttp://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/12/H-O-4-december-2019.pdf