L’AMBASSADEUR KENNETH MERTEN À L’ŒUVRE
- Les États-Unis préconisent un « Accord des accords » par Léo Joseph
- Mais… profil bas sur les négociations…
Après un long silence, au cours duquel il menait les consultations, dans la plus grande discrétion, Kenneth Merten a cru le moment venu de se lancer dans l’exécution de la mission qui lui a été confiée par Washington : aider les Haïtiens à naviguer entre les écueils des différentes tendances politiques, en vue d’arriver à accoucher d’un gouvernement de leur choix exclusif. Bien qu’il dise ne pas vouloir donner le ton des pourparlers inter-haïtiens, il ne cache pas la volonté de Washington de voir l’aboutissement d’une entente qui débouche sur un « Accord des accords ».
Selon toute vraisemblance, durant plus de trois mois depuis qu’il a été choisi comme chargé d’Affaires des États-Unis, en Haïti, l’ambassadeur Merten, qui n’ignorait pas l’animosité à son égard, qui flotte dans l’air, en Haïti, en raison des « péchés politico-diplomatiques » dont il est accusé, et qu’il sait avoir commis, allait très prudemment en besogne. Au bout des négociations menées avec précaution et sagesse, il a voulu lancer le dialogue avec le plus grand nombre d’Haïtiens possible représentant toutes les tendances, qui s’animent sur le terrain, histoire d’accorder de meilleures chances de réussir cette gageure.
Plus d’un millier d’Haïtiens (certains disent jusqu’à 3 000) étaient venus entendre le chargé d’Affaires américain qui, en guise d’une rencontre susceptible de donner l’impression d’être en mode de « donner des instructions », il était plutôt d’humeur à « écouter », tout au plus, à donner des suggestions. C’est, en tout cas, le message qu’il entend envoyer aux acteurs politiques.
Ce qui se dégage de l’interview qu’il a accordée à Radio Télé Ginen, le lundi 13 décembre, et dont s’est fait l’écho le quotidien Le Nouvelliste, dans son édition du 14 décembre.
Haïti, dit M. Merten, a besoin d’un « Accord des accords », pas sage qu’il estime essentiel pour que le pays trouve sa voie vers l’harmonie politique et sociale, et renouer avec la sérénité que le peuple haïtien soupire après, afin de remettre les pendules à l’heure.
Cité par Radio-Télévision Ginen, Le Nouvelliste fait parler Kenneth Merten en ces termes : «Dans notre analyse, c’est ce dont Haïti a besoin », dit-il.
Le chargé d’Affaires des États-Unis dit ne pas privilégier un accord par rapport à un autre, déclarant vouloir se mettre à côté, afin d’éviter toute ingérence amé ricaine dans les affaires internes d’Haïti. Et M. Merten de dire : « Les Haïtiens doivent décider de leur sort. Il s’agit à eux de déci der pour résoudre les problèmes du pays. Qu’ils soient les signataires de l’accord du 30
août. Qu’ils soient ceux du 11 septembre dernier, ils doivent s’entendre pour apporter une réponse à l’haïtienne aux divers problèmes que confronte le pays».
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. LI, No. 48 New York du 15 décembre 2021 et se trouve en P. 1, 13 à : h-o 15 december 2021