SUR LA ROUTE DU CINÉMA par Dan Albertini
- Les Funérailles du Malheur
- Une bataille de tranchée contre la propagande nazie en Haïti
- Un film politique dans le courant esthétique neurotomate de Haollywood
Le convoi paraissait s’en aller dans un sens, c’était une illusion née d’un effet optique et non d’une pensée partisane perdue qui fait dans l’angélisme. Il y avait procès, mais le condamné a précédé l’accusé qui s’y rendait tel que prescrit depuis la déclaration du système électoral qui le paraissait favorable. Il y avait erreur sur la personne, car l’abbé du deal était déjà atteint de morpophyrie depuis le premier jour, mais il a fallu que cela arrivât puisque d’une part la femme candidate était toute aussi condamnée depuis les 12H71 (Diaspo connaît New York, il a juré de publier l’info sur tous ses écrans. Si l’Haïtienne n’est plus haïtien, alors, l’ancien président a aussi perdu son statut. Et, par voie de conséquence, sa femme non plus, elle ne récupèrera pas le titre de président. Diaspo fera alors campagne avec l’éléphant contre l’âne par la faute de Marc. D’intenses négociations se tiennent Avenue of the Americas, il est 12H71).
Dieu seul sait que ça aurait coûté à la Mérique un si lourd tribut que nul ne s’en serait remis de suite sinon jamais. Son hystérie, son mari la connaissait. L’abbé du deal n’a jamais été un vainqueur, mais un by-pass pour feindre l’énergie de l’autre. L’abbé est déclaré criminel par son bras légal malgré la sainte colère politique des adversaires qui se sont confondus en : fils de Sudafricain, pleurnicheur avocat, et j’en passe.
Le récit démontre que la promesse n’était pas une promesse, mais une prémonition d’après la critique experte. L’abbé du deal finira dans sa folie et dans sa démence.
Le film est aussi le rappel en essor de ‘les Enfants du pouvoir’ où l’on découvrait, en 2025, le mal inconnu traité par la découverte de la Dre Pétronille Azoumé en Ayiti avec le professeur Zizindoué, mettant en vedette Frénel dans le rôle du journaliste haïtien du Maine, rencontré à Gros-Morne. La caméra comme l’écran sont révolution.
Pourquoi les funérailles alors du malheur ?
Partons de prémisses
La Louisiane créole (littéraire, politique & sociale), situons pour l’auteur, 1762-1900 publié en 1984 par Réginald Hamel/Leméac, avec la collaboration du Conseil de la langue française. En couverture 4 l’éditeur souligne l’auteur qui cite : «Les mots naissent, vivent et meurent»… ou se métamorphosent. Ensuite, il dit que L-S Senghor a «inventé» le concept de la francophonie. Ce qui propose que nous soyons souvent acteur et, nous l’ignorions, sinon posthume, on nous redécouvre, notre essence aussi.
En P.470-471, il évoque Georges Dessommes (1855-1929) pour amener un de ses poèmes, dédié à des amis de France (où il a vécu en études, en quittant la Louisiane) et je cite : Mandeville68 Paysage Louisianais
«Mandeville – une plage étroite et verdoyante
Des chênes et de spins, verts en toutes saisons,
Y dressent au soleil leur tête chatoyante,
Ombrageant ses gazons».
On imagine facilement qu’il a dû retourner en Louisiane pour souligner ses amis de France. Je veux attirer cependant l’attention sur le ‘fait créole’ cité d’ailleurs comme titre, tandis que l’on se croit devoir aller chercher Hitler pour se faire savant allemand. Allons encore plus loin dans le fait, dans l’être créole et sa richesse.
Je cite aussi l’auteur Métaspora dans Discours de réception : Médecine et littérature, c’est Joël Des Rosiers à l’Académie des lettres du Québec, publié par Triptyque-2018. L’introducteur Pierre Ouellet dit : «Joël Des Rosiers fertilise la mémoire, féconde l’imaginaire, ensemence l’esprit avec des mots qui ne sont jamais des mots d’ordre, mais de l’aire libre qui épouse au plus près les formes imprévisibles du chaos qui est en chacun.»
En fait, Des Rosiers, comme je le lui ai demandé, est-il un corps de logeant un esprit de, ou un esprit de, ne pouvant faire vibrer un corps de ?
Rajoutez-en la suite à vos risques. Il n’y a pas le malheur chez Des Rosiers, car Ouellet a choisi dans le Tourneur des Mondes et cite :
«quelques hiéroglyphes à l’échouage
sur des terres hérétiques
contre l’empire de soi la réminiscence des siens
la sente d’Alcôve ô vétiver…» Joël ; Des Rosier, Métropolis opéra.
Poursuivons, j’ai choisi aussi, avant le 3e Reich qui suit, Le pouvoir au féminin (Spielräume weiblicher Macht), Identité, représentations et stéréotypes dans l’espace germanique dans Collection Espaces Humains chez Pulim-2013.
Alors, P.157, chapitre intitulé La femme dans l’esthétique d’E.T.A. Hoffman : entre pouvoir et (dé)possession, par Ingrid Lacheny-Université d’Artois qui vient avec :
- La femme, objet de critique,
- La femme, objet d’inspiration esthétique ou modèle artistique
- La femme, objet d’épouvante et de fascination
Ingrid L cite Ernest Theodor Amadeus Hoffman dans les Frères de Saint-Sérapion 1818-1820 : «Antonio considérait le visage hâve de la vielle, dont les rides profondes se contractaient d’une manière affreuse. Faisant alors claquer l’un contre l’autre ses mains osseuses, elle se prit à marmonner d’une voix aigre, avec son ricanement insupportable.»
On a ici dénaturé le visage de la femme ‘blanche’ dont rêve hélas le Noir. Pensée ?
Prenons alors Richard J. Evans dans Le 3e Reich (T 2) 1933-1939 et le même sujet (T 3) 1939-1945), publié singulièrement en 2009 par Flammarion collection au fil de l’histoire. Je les évoque par le fait d’avoir discuté de la propagande nazie avec J.P. Bailly en lui référant la vidéo d’Unews avec le chercheur qui explique la notion de ‘média mensonge’ manière de manipuler l’opinion et qui remonte à la guerre 14-18 / Anne Morelli. Et, plus que Hoffman dans les Frères Saint-Sérapion, qui explique la vielle, nous savons tous ce que le 3e Reich a fait aux femmes : objet. Aux femmes juives en particulier. Je cite l’auteur en P.225 du T 2 : «Se décider du genre de musique qu’ils n’aimaient pas et du profil de chef d’orchestre et de compositeur dont ils ne voulaient pas n’a pas été facile pour les nazis, ils ont eu encore plus de mal à parvenir à une politique cohérente sur le type de musique qu’ils souhaitaient encourager.» Ils se mettaient à en débattre entre Rosenberg, Goebbels, Hindemith, Göring… etc., pour se rallier à Hitler. L’homme ce mal que l’on rencontre avec l’abbé.
Ce qui me fait évidemment penser à Catherine Perret dans L’Enseignement de la torture publié avec Seuil-2013. Je la cite en P.139…«Le seul moyen pour l’individu de se libérer de la phobie du contact serait l’extension de son corps aux dimensions de la masse en fusion où il pourrait enfin jouir de ses limites au travers des limites du groupe...» paragraphe 2 «L’interdit du toucher est un des fondements primordiaux de la civilisation […] Interdit pour ce corps de se toucher ou de toucher le corps d’autrui, d’en faire un usage arbitraire, hors de normes sociales précisément fixées.»
On y arrive dans les funérailles du malheur, car il doit partir. Dans ce film !
Si j’ai pensé à ma discussion d’avec un ougan ibo thérapeute, Pierre Joseph Léonard me rappelle souvent ses impressions sur mon texte traitant de la musique ‘pézé kafé’ pris dans le contexte de la décision de l’homme sur la jouissance de la femme tandis que l’histoire raconte un viol du gendarme qui l’a arrêtée, et, delà ce qui s’est passé, rend responsable la mère de la jeune fille, on imagine encore mineure. Ce qui pousse à interpeller Yvon Bellemare dans Jacques Godbout le devoir d’inquiéter publié par Humanitas-2000. Point n’est besoin de citer avec un tel titre, néanmoins de dire que J Godbout est le cinéaste d’ici comme J-L Godard de l’automatisme anti structuralisme.
Et, de là, ce serait encore plus difficile d’aller chercher Jeean-Paul Sartre de ses Écrits de Jeunesse, publié par Gallimard-1990, car les horizons seraient tellement explosés.
Finissons alors avec A Finkielkraut dans La défaite de la pensée toujours Gallimard-1987-folio essais. Il évoque ceci en couverture P.4 : «Certes, nul ne sort plus son revolver quand il entend le mot culture. Mais, champions de la modernité ou apôtre de la différence […] La question simple est à l’origine de ce livre : comment en est-on arrivé là ?» Eh oui, le malheur est devenu le bonheur qui réjouit E G Day, à P-a-P.
Ici, le film fait revivre aussi autrement les Enfants du pouvoir avec Day.
Cependant, la République a souvent été asymétrique, nous en sommes à combien ici d’ailleurs, en plus d’un bris impérial. Allez donc savoir ! Les archives se perdent, les traditions s’évaporent. Les sciences n’ont jamais eu l’opportunité d’étudier l’aspect chimique du cerveau d’un traumatisé par rapport à celui d’un héros du calibre du premier empereur. L’auteur, catégorique dit la nouvelle amitié remplace l’héroïsme originel. Il habille le moment présent seulement.
Mayard-Paul a compris le jeu du pouvoir, gérer la politique est autre chose. Devient-il arrogant et, perd en estime populaire s’il brise l’essence de ses ambitions ? Mais attention, c’est une carte, il en reste une dans l’ombre.
C’est dans ce contexte que l’auteur nous transporte dans des lieux ravagés par un drôle de phénomène. L’intensité de la chaleur politique a fini par causer des dégâts majeurs. Le film n’est pas un film d’horreur, l’image change. Nous sommes en 2025.
Hansen, le cinéaste pressent comme un retour à la scission qui pèse sur les régions qui ne supportent plus de se faire dicter par la capitale corrompue. La région est devenue une grosse plaque tournante depuis l’établissement de sa grande université. C’est de l’histoire, plus de l’anthropologie.
L’analyse de Hansen confronte l’observation de Frénel. Un pour l’image, l’autre pour l’information. L’image du même terroir décalée par deux conceptions. Révolution et contre-révolution. Il faut chanter les funérailles du malheur.
Les Enfants du pouvoir n’a-t-il pas le devoir de répondre ?
Hollywood nous a appelés depuis combien de temps que nous n’eussions répondu par notre identité. La peur citée dans Godbout, viendrait-elle des enfants racistes comme un Gonzague Day qui s’est trahi en produisant une satire du même genre sur un ancien président, le traitant de diable, sur la base de la couleur de l’épiderme.
Rappel : Un diplomate haïtien avait réussi à réaligner le pays sur des standards perdus autrefois en Afrique. Haïti en a récupéré un. Des scientifiques cubains sont accrédités au pays pour étudier les origines d’une résistance rare trouvée chez la plus grande partie de la population. Une protéine de l’épiderme s’est révélée au cerveau comme un facteur de résistance déclenché inconsciemment par la Dre Pétronille Azoumé. Elle a réussi par hasard, à revitaliser une mémoire chez les descendants du Haut Dahomey avec sa formule. Un dérivé de miel sauvage cultivé en milieu maraicher exposé aux UV. La partie ouest de l’île se transforme en une colonie de centres de recherches.
Les enfants du pouvoir c’est tout simplement notre portrait, comme dirait Django : «», nuance, j’me retire «».
- Qui pourrait jouer le rôle de Mayard-Paul sinon Mayard-Paul ?
- Merci d’y croire !
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 10 mars 2021 VOL. LI, No. 109 New York, et se trouve en P. 8, 9 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2021/03/H-O-10-mars-2021.pdf