DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIÉTÉ
- Obama pris dans un guêpier international par Dan Albertini
Entre (). On aurait beau se considérer génie que si l’on interprétait le présent à la lueur du passé que notre compréhension ne trouverait de comparative. Car, l’arrivée d’un Noir à la présidence des États-Unis aura changé définitivement l’histoire du monde. Sinon, quelle serait, d’après l’histoire, la référence plausible ? C’est en ce sens que personnellement, je tente souvent des projections à la lueur d’observations et d’appréciations de faits. Je propose ici donc une lecture, puisse-t-elle éclairer, ce serait édifiant. Fermons-les ()
16 mai 2012. Voici ce que j’écrivais en grand titre dans l’euphorie préélectorale américaine : « Obama, une erreur électorale grave et lourde de conséquence ». Je poursuivais après les parenthèses : «Le président Obama signe-t-il sa défaite mais, pire, un acte qui va placer l’Amérique sur des cordes raides dans le monde turbulent de l’islam radical, dans la Global Governance, en reconnaissant l’acte de mariage non hétéro ? ». Le contexte ne semble s’y reproduire ici en pareille occasion, car il n’y a pas de président à faire réélire, pas de candidat noir en vue et, à ce jour, pas de débat amorcé sur le mariage non hétéro. Il y a, par contre, le même pattern de guerres de chapelle pour les primaires de l’an prochain, et de guerre de bastringue pour le blitz présidentiel. L’Amérique a connu dans les faits deux nouveaux éléments pourtant prévisibles.
Je me rappelle fort bien de l’insistance de l’animateur du show de Radio Energy, qui m’interrogeait en date du dimanche suivant la publication de l’article. Est-ce réellement une bonne appréciation de la société américaine d’alors, on s’entend, disait-il, étonné.
D’une part, les obligations socioéconomiques du mariage non hétéro dépassent les capacités de l’Amérique, et s’étendent au niveau de l’immigration, de l’adoption internationale en conséquence de ceux qui partaient rapidement le faire. Mieux encore, une dysfonction légale puisque les législations obéissent aux lois des États souverains. Le problème de la nationalité rendait donc la promesse dysfonctionnelle. Mais, d’autre part, la diplomatie américaine est depuis en confrontation majeure avec l’Islam radical qui a changé de méthode pour une approche de la violence sans frontière et sans limite.
Je poursuivais ainsi avec une interrogation que certains jugeront osée aujourd’hui : « Le président Obama aurait-il pris goût au pouvoir du Bureau ovale, au point de mettre en danger l’Amérique, pour une simple affaire personnelle de réélection ? ».
Je reprends aussi un élément d’appréciation de l’époque : « Si le bon chrétien risque de voter contre lui à cause de cette reconnaissance opportuniste, rappelons que Bush avait lui-même évité cette décision, la radicalisation islamique risque d’empirer, nous a laissé comprendre un spécialiste du Moyen-Orient. Celui-ci verrait là un prétexte qui servira aux extrémistes tempérés et même à des modérés, de reconsidérer le discours qui fait des États-Unis une porte du diable condamné ». Rappelons-nous que le président a été jusqu’à tenter une forme ouverte d’ingérence, bousculant la souveraineté de l’Ouganda, pour un sujet que l’Amérique elle-même ne maîtrise ni ne s’accorde. C’est ce qu’on appellerait l’effet boomerang qui est arrivé sur une base de promesses électoralistes et mensongères.
S’il y a un constat à faire de nos jours, et ce à travers le monde, c’est que la violence n’a plus de dépositaire officiel, ni exclusif. La Global Governance ne répond qu’à un instinct de guerre sous toutes ses formes. La dysfonction devient de plus en plus grande partout, au point de réduire les libertés civiles, avec en boni, pour notre sécurité. Cela n’a même pas sécurisé Israël, grand protégé de l’Amérique, et c’est la surenchère diplomatique tant avec cet allié qu’avec le Congrès. Nous n’avons rien contre le droit d’être de l’individu, mais nous demeurons persuadés que la politique n’avait pas à s’immiscer dans la gestion du spirituel, lui imposant même des interprétations. Je poursuivais toujours dans la même considération, avec ceci : « Le brillant sénateur devenu chef de la Maison Blanche savait probablement que Romney était perçu comme homophobe par rapport à un acte de jeunesse. Inconscient et avide de votes, Obama aurait tout simplement validé la rumeur qui veut que Clinton le considéra comme un amateur en politique. Il aurait, par ce geste, mis en échec toute la diplomatie américaine au Moyen-Orient, tandis qu’il partait favori, par la grâce de cette grande victoire sur Ben Laden. Comment verra-t-on les nouveaux époux et épouses de diplomates américains au Moyen-Orient ? ».
L’horizon est à ce point confondu que nous ne savons plus ce que sera le lendemain. Obama partira de son côté après avoir introduit l’Amérique dans un guêpier. Heureux que ce serait-ce de savoir comment s’en sortir. Sans une guerre mondiale. C’est avec cet œil là que je regarde certaines critiques à l’égard de Jeb Bush.
Qui sera le citoyen Barack H. Obama le lendemain de son congé présidentiel ? lovinsky2008@hotmail.com
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 18 mars 2015 VOL. XXXXV, No. 12 New York, et se trouve en P. 5 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/11/H-O-18-mars-2015.pdf