Des milliards pour l’économie américaine essoufflée; des centaines pour ceux qui espéraient bien plus; COVID-19 terreur; Percée spectaculaire du dossier haïtien
- NOUVELLES BRÈVES par Pierre Quiroule II
Enfin, les législateurs américains, démocrates et républicains, se sont entendus sur un paquet concernant presque tous les aspects de l’économie américaine, en lambeaux, approuvant le décaissement de neuf cents milliards de dollars (900 000 000 000 $), essayant ainsi de voler au secours de tous les citoyens. Les plus de 40 millions de travailleurs au chômage et les familles endettées qui s’attendaient à mieux auront quelque chose à mettre sous la dent, mais pas suffisant pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, la nouvelle administration, qui entrera en fonction le 20 janvier, devra faire davantage, selon les analystes.
La situation était désespérée quand, samedi, 19 décembre, les négociateurs des deux partis ont dû s’entendre sur un projet bouche-trou permettant de financer l’administration durant deux jours, histoire de lui accorder le temps nécessaire pour mettre tout à point, car c’était impossible de laisser la capitale, partir en congé de fin d’année, sans une entente pour tenir la nation à flots. D’où le grand compromis, dimanche, tard dans la nuit.
Avant-hier, lundi, tout était fin prêt, et mardi les deux Chambres ont approuvé la loi, qui a été acheminée à la Maison-Blanche pour la signature du président Donald Trump, absent (« MIA, Missing in Action »), ou hors de combat, selon le correspondant, à la Maison-Blanche, de la chaîne ABC News, Jonathan Karl, lors de l’émission d’hier soir. Donc, la loi n’est pas encore signée. Peut-être que cette formalité sera remplie aujourd’hui, mercredi 23 décembre, un cadeau de Noël !
On notera, cependant, que presque tous les secteurs de l’économie bénéficient des neuf milliards de dollars, certains davantage que d’autres. On soulignera que quelque 166 milliards de dollars sont consacrés aux familles, dont USD 300 $ par semaine pour ceux ayant perdu leurs emplois, une tranche de USD 600 $ une seule fois par individu qui gagnait jusqu’à 75 000 $ l’an, ou 1 200 $ pour un couple gagnant 150 000 $ l’an. On s’attendait au double, comme la fois dernière. Il y a de l’espoir qu’il y aura une révision, sinon une nouvelle loi dite de stimulant, dans les premiers mois de l’administration Biden. Ce que le président élu Joe Biden a confirmé, lui-même, lors d’un point de presse hier, mardi, après l’annonce du Congrès.
D’autres allocations dont pour ra bénéficier un grand nombre d’individus comprennent USD 82 milliards de dollars pour les collèges et les écoles nationales; 10 milliards sous forme d’assistance aux enfants démunis; 30 milliards pour la distribution de vaccins anti-COVID-19; 12 milliards pour les petites entreprises, surtout celles des minorités fortement saccagées, et 13 milliards pour la lutte contre la faim. Qui l’au rait dit, voilà qu’aux États-Unis, les citoyens font la queue dans leurs voitures, dont la ligne s’étire sur des kilomètres avec leurs sébiles, pour ne pas dire en créole « kwi nan men ».
*Joe Biden a fustigé Trump au sujet de l’attaque cybernautique de la Russie. Hier, mardi 22 décembre, lors de son point de presse, le président élu Joe Biden a déclaré qu’il est inadmissible ce qui se passe, que le président Trump n’a rien fait, ni dit, quant à l’attaque massive perpétrée contre les systèmes informatiques américains, affectant des installations fédérales, industrielles et commerciales. Jouant sur les mots, il a dit que « c’est arrivé sous sa surveillance, tandis qu’il ne surveillait rien », tout en ajoutant, «Je ne vais plus permettre pareille action » et qu’il allait se pencher sur cette affaire une fois assermenté.
C’est grave, parce que le président Trump va à l’encontre dc son ministre des Affaires étrangères, le secrétaire d’État Mike Pompeo, ayant déclaré que « tout indique que la Russie est responsable de l’attaque ». Mais M. Trump, lui, insinue, sans aucune preuve, que « ce pourrait être la Chine ». Et les analystes de se demander pourquoi Trump agit-il toujours en défenseur de Vladimir Putin ? De quel dossier accablant le président russe disposerait-il concernant M. Trump qui, depuis des lustres, s’aligne sur la position de l’ex-chef de la KGB, l’agence internationale d’espionnage russe, allant même à l’encontre des services d’intelligence de son pays. Alors, il n’est que d’attendre, parce que les Çcritures affirment «tout secret sera dévoilé ».
*S’agissant des Saintes Écritures, on ne saurait passer sous silence la dernière déclaration de l’îcone de la droite évangélique, Pat Robertson, concernant le président Trump. « Il vit au gré d’une réalité alternative », a laissé tomber, lundi (21 décembre) le télévangéliste du «Club 700 » sur Christian Broadcasting Network (CBN). C’était pour se démarquer du président Trump qui refuse jusqu’à ce moment de se rendre à la réalité que Biden est élu président. « Je crois qu’il est temps de dire j’ai eu mes beaux jours, il est temps de m’en aller » ou de tourner la page. Puis, parlant toujours de Trump il ajoute, « il est très ératique, ce qui complique toute discussion avec lui », tout en ajoutant que « je ne lui mens pas, c’est la pure vérité »
Pat Robertson a eu des mots élogieux pour son ancien candidat favori, disant qu’il sait « comment recueillir beaucoup d’argent », mais les temps sont révolus. Aussi, prophète moderne comme lui seul, bien qu’il admette que Biden sera assermenté, il n’aura pas pour longtemps, car pour le citer : « Je vois aussi venir la présidente Kamala Harris pas trop longtemps après l’inauguration du président Biden ».
À se rappeler que c’est ce même Pat Robertson qui, le dimanche avant les élections du 3 novembre, avait annoncé à la même station, qu’il avait eu une conversation durant le weekend avec Dieu lui-même qui lui avait dit que Trump serait élu cette année. Et nous avions commenté, après les élections, qu’il se pourrait qu’il s’était trompé d’interlocuteur. Il est possible qu’il aurait parlé à Satan qui l’avait induit en erreur !
Pat Robertson s’est racheté, pourrait-on dire, mais ils sont nombreux, les leaders évangéliques, tel un Franklin Graham et autres, qui persistent dans leurs errements. Un certain Rév. Kenneth Copeland est allé jusqu’à dire que c’est « Satan qui a volé les élections pour tuer des enfants », allusion au fait que l’avortement continuera sans arrêt, sous la nouvelle administration. Cependant, ces « serviteurs de Dieu » n’avaient pas protesté quand leur président favori faisait arracher les enfants des bras de leurs parents, immigrants illégaux, pour les enfermer dans des cages, jusqu’au point que des centaines n’ont pas pu retrouver leurs parents. Deux poids et deux mesures !
*Le Coronavirus, en mutation, fait de nouveaux ravages, surtout en Angleterre, le nouvel épicentre de la pandémie.
La situation est critique en Angleterre. Officiellement, la célébration de la Noël est interdite par une déclaration, in vivo, samedi dernier, 19 décembre, du Premier ministre Boris Johnson, disant qu’une nouvelle mutation de la COVID-19, 70 % plus contagieuse que le premier virus, a causé d’énormes dégâts. Ainsi, des mesures strictes de « lockdown » (suspension des activités sauf celles jugées urgentes), sont en vigueur. Ce qui a été vivement critiqué par le président Trump, qui a tempesté, disant que « le remède se révèle pire que la maladie. Nous n’allons pas imposer de lockdown ».
Entre-temps jusqu’à lundi, quelque 40 pays, du continent européen et d’ailleurs avaient interdit les vols provenant de Grande Bretagne. Ce qui a fait sortir de ses gonds le gouverneur de New York, Mario Cuomo, que l’on observait à la télévision, accusant le gouvernement fédéral de «négligence » pour n’avoir pas interdit les vols de Londres vers les États-Unis, comme l’ont fait ces autres pays. « C’est ainsi que cela avait débuté tôt, cette année pour faire de New York l’épicentre », aux États-Unis, de la pandémie, en tout premier lieu. Apparemment, la sortie coléreuse du gouverneur a donné des résultats. Dorénavant, tous les passagers des vols venus du Royaume uni seront testés avant d’être admis à bord.
La nouvelle mutation du virus, selon le Dr. Anthony Fauci, expert en maladies infectieuses et membre de la commission présidentielle chargée de la gestion du dossier de la COVID-19, annonce des jours sombres, suite aux attroupements durant des vacances de Noël, qui débutent cette semaine. Et le président élu Joe Biden de s’adresser au peuple américain pour demander à ses compatriotes de faire « le sacrifice » cette année, évitez de faire le déplacement pour qu’on puisse se réunir en famille l’année prochaine et les années à venir. Continuant dans la même veine, il ajoute : « Nous n’avons pas laissé les jours sombres derrière nous, nous avançons ».
Entre-temps, au 23 décembre, à 03;31 GMT, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapportait les statistiques suivantes pour le monde entier : 78 361 956 infectés, dont 1 723 832 mortalités et 55 123 207 personnes guéries. Actuellement, 21 514 917 patients suivent des traitements. Les États-Unis comptent 18 684 628 individus infectés et 330 824 décès. Ceux qui ont recouvré la santé, aux E.U, sont au nombre de 10 945 097, tandis que les cas présentement actifs sont de 7 408 707. Alors, les conseils en vigueur demeurent le port du masque, la distanciation sociale, le lavage des mains souvent avec du savon et l’usage de désinfectants. Et surtout garder la maison autant que possible. Et la campagne de vaccination se poursuit avec deux vaccins, celui de Pfizer en usage de – puis la semaine dernière, et l’autre, de Moderna, in circulation depuis lundi, 21 décembre.
*Le dossier d’Haïti est, enfin, à l’ordre du jour, suite à la prise de position émise par des législateurs démocrates qui auront la charge de comités influents par rapport aux dossiers relevant des affaires étrangères. Voir article en première page pour s’en faire une idée. Outre cette position, qui conforte ceux en première ligne de combat en Haïti, il y a deux articles percutants à signaler, qui ont paru lundi, 21 décembre, celui de Michael Deibert, journaliste chevronné et auteur, dans New Lines Magazine, a titré « Haiti’s Dangerous Crossroads» (Haïti à une croisée dangereuse) et celui de Jacqueline Charles, qui se passe d’introduction, dans le Miami Herald: « Slew of presidential decrees have some wondering if Haitiis on the road to dictatorship». (Une série de décrets font penser qu’Haïti serait sur la voie d’une dictature). Et voir aussi HAPPENINGS, la colonne en anglais dans ce numéro concernant le pensum de l’écrivain Jovenel Moïse croyant pouvoir tromper les naïfs. La situation se corse pour ce Monsieur !
*Et nous nous attarderons, dans la prochaine édition, sur les manifestations dans six villes américaines, contre le désordre organisé en Haïti, pour attirer l’attention de la population américaine et de la nouvelle administration sur la situation en Haïti. Rendez-vous la semaine prochaine.
- Pierre Quiroule II 23 décembre 2020
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur (New York) VOL. L No. 50, édition du 23 décembre 2020, et se trouve en P. 16 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2020/12/H-O-23december-2020.pdf