QUAND JOVENEL MOÏSE LÂCHE SES SCADRONS DE LA MORT
- Des dizaines de manifestants abattus
Jovenel Moïse a déjà prouvé son incapacité à diriger le pays et ses expertises en matière de vol des deniers publics. Mais il vient de confirmer ses penchants pour le crime contre le peuple en lâchant ses escadrons de la mort sur les manifestants. En plein jour, et au su et au vu de tous, des policiers grassement rémunérés par la présidence ont abattu au moins une vingtaine de personnes qui participaient aux manifestations du lundi (24 juin). Il s’agit d’un bilan provisoire, la liste des victimes risque de s’allonger, car des rapports concordants font état également de tueries perpétrées dans d’autres régions de la capitale, notamment à Delmas, Cité Soleil et La Salines, sans négliger de parler des villes de province comme Les Cayes, dans le Sud, Cap-Haïtien, dans le Nord, par exemple où les sbires du régime Tèt Kale se sont jetés à bras raccourcis sur les protestataires.
Selon des témoins, qui se trouvaient à proximité du Palais national, des manifestants tentaient d’échapper à une patrouille de la PNH, qui prenaient un malin plaisir à les gazer. Mais ils se sont heurtés à un autre groupe de policiers qui leur tiraient dessus.
C’était un sauve-qui-peut général, les jeunes gens pris en chasse ont essayé, en vain, de s’échapper.
Les précisions d’un témoin
Un témoin qui affirme avoir été sur place, au coin des rues Saint-Honoré et La Réunion, au moment où passaient les manifestants se dirigeant en direction du Palais national. Ils ont été interceptés par des policiers qui se trouvaient à la rue du Champ de Mars et de la Réunion. En même temps se sont approchés un autre véhicule à bord duquel se trouvaient des policiers. Ces derniers commençaient à lancer des bonbonnes de gaz lacrymogène en leur direction. Craignant de courir vers les rues Saint-Honoré et Champ de Mars, où les attendait l’autre patrouille, qui tirait, les manifestants ont escaladé le mur d’à côté. Ce qui les fait atterrir dans la cour du Palais, à côté du stationnement.
Les témoins ont déclaré en outre que, coincés sans aucune issue, les manifestants ont été «comme des canards sauvages». Il s’est produit une véritable «hécatombe», ont révélé encore les témoins.
Ces derniers ont précisé que, en moins de dix minutes, les ambulanciers étaient sur place pour récupérer les cadavres. Avant même que soit effectué le procès-verbal par un juge de paix.
Eu égard à ce même incident, il est rapporté que des hommes du Palais national avaient approché un juge de paix l’invitant à venir faire un constat, sans vouloir en préciser la nature. Mais sur l’insistance du magistrat de connaître le motif pour lequel son service a été sollicité, un des hommes lui a glissé quelque chose à l’oreille. En réaction, le juge a déclaré qu’il n’allait nulle part, même s’il doit mourir.
Il semble qu’une proposition malhonnête ait été faite au juge. D’aucuns pensent qu’on voulait le soudoyer pour qu’il dresse un procès-verbal qui serait contradictoire à la réalité.
Signalons qu’à l’occasion d’autres manifestations des protestataires poursuivis par des policiers avaient pris asile au consulat du Pérou, qui se trouve au Champ-de-Mars. Selon les rapports de presse, à l’époque, ces manifestants n’avaient jamais quitté le consulat péruvien ; et ils ne sont jamais retournés à la famille. Aucune enquête n’a été ordonnée par les autorités, donc aucune in formation relative au sort qui a été fait à ces personnes.
Un garde du corps de Martelly accusé de faire feu sur les manifestants
Ceux qui disent haut et fort que Michel Martelly est responsable des violences perpétrées sur les manifestants et ceux qui dénoncent Jovenel Moïse avec véhémence de financer et d’ordonner les actes de violence faits aux manifestants semblent avoir raison. Des secteurs liés à l’opposition démocratique ont identifié un policier qu’ils disent être un «tueur» patenté. Il s’agit de «Gros Moïse», ainsi connu, dont l’aspect physique le met dans la catégorie des gorilles. Et il fait partie de la sécurité rapprochée de l’ex-président haïtien, Michel Martelly.
Les informations recueillies à son sujet font croire qu’il dispose d’un vrai arsenal chez lui, des fusils d’assaut pour la plupart. On laisse croire qu’il a plusieurs motos Polaris à sa disposition ainsi que des véhicules de l’État. Policier de son état, dit-on, il fait aussi partie du gang de PHTK spécialisé dans l’exécution de sang-froid des manifestants.
Les dernières tueries exécutées par les sbires de Jovenel Moïse surviennent moins de 24 heures après que l’organisme de défense des droits humains des Nations Unies eut publié un rapport sur le massacre de La Saline.
Dans le document il est dit que les bourreaux ont agi au nom du gouvernement qui a observé un silence complice par rapport à ces crimes. Selon toute vraisemblance, l’organisme de l’ONU a su bien documenter ces délits, ayant eu l’opportunité de rencontrer les parents des victimes et de les interroger sur les conditions dans lesquelles ces crimes ont été commis. Pour avoir identifié les auteurs de ces crimes ainsi que leurs commanditaires, il y a fort à parier qu’une action en justice pourrait être déclenchée auprès de la Cour internationale de La Haye.
Dans le cadre de telles démarches, les actions intentées concernent aussi bien tous les membres du gouvernement dont le rôle dans ces crimes pourrait être clairement établi. Autrement dit, tous ceux-là qui auraient pu influencer pareils événements seraient aussi passibles de ces poursuites.
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 26 juin 2019 No. 26 et se trouve en P.1, 2 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/06/H-O-26-juin-2019.pdf
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 26 juin 2019 No. 26 et se trouve en P.1, 2 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/06/H-O-26-juin-2019.pdf