Septième Congrès Mondial Sur L’abolition De La Peine De Mort par David Bongard
Le rideau vient de tomber sur le 7e Congrès mondial contre la peine de mort qui s’est tenu à Bruxelles pendant 4 jours, du 26 février au 1er mars, et qui a réuni près de 1500 participants. Il s’est terminé par une « Marche mondiale pour l’abolition de la peine de mort ».
Au rythme des plénières, des tables-rondes, des ateliers et des événements culturels, les 1500 participants au Congrès ont disposé d’un moment privilégier pour se rassembler et dresser un état des lieux des avancées et difficultés qui jalonnent le chemin vers l’abolition universelle de la peine de mort. Militants associatifs, avocats engagés dans la défense de condamnés à mort, dirigeants politiques, diplomates, parlementaires, anciens condamnés à mort ou familles de victimes, ont partagé leurs expériences, leurs analyses et identifié les leviers d’action afin de gagner en efficacité dans leur combat.
Parmi les invités, le Président d’honneur d’Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM), Robert Badinter, mais aussi de nombreuses personnalités politiques, telles Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Vice-présidente de la Commission européenne, Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères et européennes du Royaume de Belgique ainsi que Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de la Francophonie. Plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations Unies étaient également présents pendant les travaux. La capitale belge, qui est aussi la capitale de l’Europe, est un hôte de choix pour ce 7e Congrès. Elle compte de nombreux représentants politiques, est centrale et attractive, offrant l’occasion de mener un plaidoyer à haut niveau.
L’Association « Ensemble contre la Peine de mort » est à l’initiative de cet événement qui était placé sous le parrainage du Royaume de Belgique, de la Confédération Suisse, de la Norvège, du Parlement européen et de l’Union européenne.
- Que retenir ?
Tout d’abord une baisse globale des exécutions et condamnations à mort. Il est désormais reconnu que la peine de mort est une sanction judiciaire inefficace, celle-ci tend à encourager la violence et ne permet en aucun cas une baisse de la criminalité.
Chaque année en moyenne, deux pays rejoignent le clan des abolitionnistes. Ils sont désormais 142 à avoir aboli la peine capitale dans leur législation ou dans les faits (depuis au moins 10 ans). L’Afrique subsaharienne continue de se montrer bonne élève malgré les énormes difficultés auxquelles elle est confrontée. 56 pays recourent encore fréquemment à la peine de mort. Les pays régulièrement mis à l’index sont les États-Unis d’Amérique, la Chine et l’Iran. La majorité des pays situés dans le bassin Caribéen ont aboli la peine de mort, en droit ou en pratique. Historiquement, les pays hispanophones ont été à l’avant-garde de l’abolition de la peine de mort dans le monde et les Anglo-saxons à la traine. L’exécution connue la plus récente dans la Caraïbe a eu lieu en 2008 à Saint-Kitts-et-Nevis. Toutefois, bien que chaque année des personnes soient condamnées à mort dans la région des Caraïbes, les exécutions sont de plus en plus rares.
En Haïti, dans la Constitution de 1987, il est précisé que « la peine de mort est abolie en toute matière ». La dernière exécution connue remonte à 1972. D.B. par David Bongard
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 13 mars 2019 et se trouve en P 12, et se trouvera à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/03/H-O-13-march-2019.pdf