Suggestion indécente : Passer sous silence les déprédations de CIRH et de PetroCaribe par André Jean-Baptiste
27 FÉVRIER 2021―D’une source confidentielle digne de foi, au sein de l’administration américaine, les États-Unis aimeraient que les leaders haïtiens cessent de parler des sommes dilapidées de la Commission intérimaire sur la reconstruction d’Haïti (CIRH), ainsi que des celles volées du fond PetroCaribe. Selon cette même source, parler de ces crimes économiques contre l’État haïtien ferait in directement référence à une participation active à ces crimes des deux co-présidents de la CIRH, l’ex-président américain William « Bill » Clinton, et le Premier ministre d’alors, Jean-Max Bellerive.
En effet, l’élite démocrate américaine qui a cogéré ce fond a les deux mains plongées jusqu’au coude dans ce scandale financier. L’administration de ce fond pour aider Haïti est entachée d’irrégularités, comme cela a été démontré dans plusieurs rapports. Plus de dix (10) ans plus tard, la lumière n’est pas faite sur l’ampleur et la portée de ce crime odieux. Pourtant, en ce moment, la sécurité alimentaire de quatre (4) millions d’Haïtiens est compromise.
Toujours selon cette même source, le crime économique de PetroCaribe implique une participation de la communauté internationale préférant se taire. Cela s’explique par les révélations des documents publics de Wikileaks qui démontrent comment les Américains combattaient le programme PetroCaribe de feu le président vénézuélien Hugo Chavez. De plus, ces sommes volées au peuple haïtien ont transité ou se retrouvent dans les pays développés ainsi que dans des paradis fiscaux. La responsabilité de la communauté internationale, à cet égard, est claire.
Les pays développés demandent maintenant aux leaders haïtiens de se taire sur ces crimes économiques représentant le point de ralliement du peuple haïtien. Quel culot !
La mascarade éhontée du 22 février dernier devant le Conseil de sécurité des Nations Unies avec Jovenel Moise, apparemment organisée par une des personnalités ayant des responsabilités inavouables et inavouées auprès du Palais national haïtien, Helen Ruth Meagher La Lime, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies, en Haïti, aurait été parrainée par le gouvernement américain.
Ce plan américain aurait été mis en œuvre, selon une analyse intéressante de Jean-Paul Lebrun, publiée dans Rezonodwes, le 26 février 2021, dans le but de donner une certaine légitimité à Jovenel Moïse. Il semblerait que le véritable objectif des Américains et de leurs alliés du CORE Group serait de s’assurer que la nouvelle constitution de Moïse soit la nouvelle charte d’Haïti. Ainsi, les ressources minières de notre mère patrie pourront être acquises à vil prix, par les entreprises américaines et canadiennes auxquelles le régime PHTK, corrompu, aurait accordé illégalement des permis de prospection et d’exploitation minière. Dans de telles perspectives, les Américains, de concert avec le CORE Group veulent imposer au peuple haïtien un référendum bidon ainsi que des élections faites sur mesure, violant de manière éhontée la Constitution haïtienne.
Il semblerait aussi que, même des édiles et des parlementaires d’origine haïtienne de différents états américains auraient été contactés par le gouvernement américain afin de convaincre la communauté haïtienne de la diaspora d’accepter que le mandat de Jovenel Moise prenne fin le 7 février 2022, et ce, malgré l’opinion juridique contraire des cliniques des droits de l’homme de Harvard, Yale et New York University, en sus du lever de boucliers de presque toutes les organisations de la société civile, telles que religieuses, syndicales, professionnelles, etc., contre ce viol. Jusqu’à présent, le gouvernement américain fait la sourde oreille à de nombreuses voix qui se sont élevées sur la scène internationale, se faisant entendre sur la nécessité mettre immédiatement fin à la dictature de PHTK en Haïti.
Le président Joe Biden qui, l’automne dernier, s’est mis à genou, à Miami, devant la communauté haïtienne et a promis de corriger les erreurs de Donald Trump vis-à-vis du peuple haïtien semble trahir ses promesses. Il faut s’attendre à la réaction de la communauté haïtienne de la diaspora qui fera payer aux candidats démocrates ce manque de morale et de loyauté par rapport à leurs promesses électorales lors du scrutin américain de mi-mandat, en 2022. Il faut que les milliers d’Haïtiens, électeurs aux États-Unis, s’organisent pour que soit donnée une réponse appropriée à la Maison-Blanche !
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 10 mars 2021 VOL. LI, No. 109 New York, et se trouve en P. 3 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2021/03/H-O-10-mars-2021.pdf