Cambriolé à plusieurs reprises, le propriétaire de Max Ceram Plus persiste et signe

INSÉCURITÉ ET BANDITISME EN HAÏTI

  • Cambriolé à plusieurs reprises, le propriétaire de Max Ceram Plus persiste et signe
  • Par Jean Willer Marius.

Haïti est devenue depuis ces dix dernières années un espace chaotique dirigé par les gangs armés
ayant droit de vie et de mort sur les citoyens ainsi que sur les policiers qui sont censés rétablir
l’ordre. Les témoignages faisant état de cas d’enlèvements, de viols à répétitions, de morts par balles au quotidien, sont légion.
Pour une énième fois, le propriétaire de Max Ceram Plus, entreprise spécialisée dans la vente de céramiques et de sanitaires, à l’Arcahaie, a failli laisser sa peau dans la périphérie de Cité Soleil.

Les faits
Mercredi 22 juin 2022, sous les coups de 16 heures, Pierre Maxim Augustin, comptable de la compagnie Euroceram depuis une vingtaine d’années environ, revenait de son travail, accompagné de quelques amis, à bord de son véhicule.
Arrivé à l’intersection de Cité Soleil et de la route neuve communément appelée « Carrefour de la mort », il a été arrêté par de jeunes bandits sans cagoule, armés de fusils d’assaut, d’armes de poing à l’état neuf, qui lui intimèrent l’ordre de descendre du véhicule pour une fouille, en quête d’armes et de munitions.

Ils se sont exécutés non sans avoir expliqué qu’ils n’avaient aucune arme. Les bandits passèrent les occupants et véhicule au peigne fin. S’ils n’avaient trouvé aucune arme, ils ont ramassé un bon pactole de plus de 13 000 $.
Toute protestation aurait été inutile, car entre-temps M. Maxim avait remarqué dans les parages, un pickup de marque Ford de couleur grise, pareil au sien, avec deux personnes fraîchement abattues. Aucune explication n’était donc nécessaire pour arriver à la conclusion que ce chauffeur a voulu fuir et a été abattu, sans autre forme de procès.

Pris de panique, après la vue de ces atrocités, les occupants ont été sommés de reprendre la route et les bandits étaient retournés à leur poste derrière des barricades de sac de sable, au vu et au su des habitants de la zone, pour la plupart, des enfants de dix ans avec leurs mères en première loge.
Après cet épisode fatidique, paniqués et stressés, les occupants avaient repris la route pour se rendre à leur demeure respective. Des plaintes ont été déposées au commissariat et au tribunal de paix de l’Arcahaie, mais aucun suivi n’a été effectué, comme à l’accoutumée.

Laisser Haïti
C’est le signe d’un bon équilibre mental que de refuser de continuer à vivre dans un endroit où on est une cible mouvante, car chaque jour peut-être le dernier. Les Haïtiens croient généralement en Dieu et comptent sur sa toute-puissance pour donner une chance à Haïti. Entre temps, le chaos se transforme en cauchemar et les victimes sillonnent les rues comme des zombis, résignés à mourir dans les prochains jours.

À la question de savoir s’il compte laisser définitivement Haïti, l’entrepreneur répond qu’Haïti devra s’améliorer par la grâce de Dieu


Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. LII, No. 24 New York du 27 juillet 2022, en P.14 à: h-o 27 aout 2022

Haïti-Observateur / ISSN: 1043-3783