HONGKONG : Incertitudes après le retour a la Chine. … par Louis Emgba Mekongo
- LA SCÈNE INTERNATIONALE…
- Échos d’Afrique
Comme prévu, le retour de Hong Kong a la mère patrie a été après 156 ans de colonisation britannique. Signataire avec Margareth Thatcher de l’accord de rétrocession de 1984, qui avait promis l’adoption dans Hie du régime« un pays deux systèmes », le grand timonier Deng Xiaoping, décédé en février et représenté par sa veuve, était le grand absent de cet événement historique.
Boycottées par les Américains, les cérémonies qui se sont déroulées en présence de 3 000 invites étaient pleines d’émotions, de symboles et d’allusions autour des valeurs futures du territoire, rebaptise par les Chinois « Région autonome spéciale de Hong Kong » (SAR). Dans leurs discours, le prince Charles et le dernier gouverneur britannique Chris Patten, ont insisté sur la nécessité de conserver les valeurs universelles de Hong Kong, son mode de vie, sa liberté et ses lois. Promettant aux Hongkongais qu’ils « ne les oublieront pas et conserveront sur eux un œil vigilant ».
En écho, le président chinois Jian Zemin, a affirmé son espoir d’observer « une transition douce et pacifique ». Précisant que la loi fondamentale « assure la protection totale des droits du peuple et de son mode de vie », il a exprimé sa volonté de voir le territoire demeurer un port libre, une ville internationale et prospère. Même son de cloche dans le discours du premier ministre Li Peng, prononce après l’investiture de la nouvelle administration, dont le président de l’Exécutif, Tung Chee Hwa, a pour sa part notamment déclaré : « Le concept un pays, deux systèmes fonctionnera ».
Mais les premiers actes de souveraineté chinoise vont dans le sens contraire de ces déclarations. Diverses pressions sont d’ores et déjà exercées par Pékin sur la presse privée hongkongaise. Le Parlement élu en 1995, a été dissous des la passation des pouvoirs, et remplace par un Conseil législatif provisoire nomme par Pékin. Ce Conseil a aussitôt entamé l’abrogation de plusieurs lois sur les libertés. Même si les démocrates hongkongais n’ont pas baissé la garde, que se passera-t-il demain aux élections générales annoncées en mai 1998 ?
Au lendemain du rétablissement de sa souveraineté sur le territoire, Pékin a officiellement révélé que son prochain objectif est désormais le retour de Taiwan a la mère patrie. Une nouvelle donne qui ajoute aux nombreuses incertitudes qui planent sur l’avenir de Hong Kong.
ALBANIE : Fin de la crise politique par les urnes
Sans surprise, les électeurs albanais exit émis un vote-sanction contre le gouvernement démocrate de Sali Berisha, en plébiscitant le Parti socialiste (ex-communiste), qui a obtenu plus de 100 des 150 sièges du Parlement aux élections législatives des 29 juin et 6 juillet, placées sous le contrôle des observateurs de l’OSCE (Organisation de sécurité et de coopération en Europe) et de 7 000 soldats de la force internationale d’interposition. Les électeurs ont en revanche rejeté le retour à la monarchie parlementaire, objet d’un référendum organisé lors du même scrutin.
Le président Berisha, qui a reconnu sa défaite, avait promis sa démission s’il perdait les législatives, Fatos Nano, leader socialiste, emprisonne de 1993 a mars a 1997 par une mascarade de procès sous l’accusation de détournement d’aide humanitaire, demande a son rival de respecter sa parole et réclame le poste de premier ministre. Ces élections législatives anticipées font suite aux violentes émeutes qui avaient fait plus de 1 500 morts depuis février en Albanie, après la faillite frauduleuse des sociétés financières pyramidales qui avaient spolié de nombreux épargnants albanais.
CAMBODGE: Mort des accords de paix
Les dissensions entre les ‘deux co-premiers ministres cambodgiens, le prince Norodom Ranariddh, chef du Parti royaliste Funcinpec et son collègue communiste Hun Sen, chef du Parti du peuple cambodgien (PPC), étaient apparues il y a quatre semaines dans les déclarations contradictoires concernant I’arrestation confirmée par l’un et démentie par l’autre de Pol Pot, le chef du régime sanguinaire des Khmers rouges au pouvoir de 1975 a 1979, responsable de la mort de plus de deux millions de Cambodgiens.
Au cours du week-end du 5 juillet, de violents combats qui auraient fait une cinquantaine de morts et plus de cent blessés ont pris le contrôle de Phnom-Penh. Dimanche 6 juillet, leur chef et second premier ministre, Hun Sen, a destitué le prince Ranariddh du poste de premier- premier ministre. Réfugié en France, celui-ci déclaré vouloir organiser la résistance et mobiliser la communauté internationale contre ce qu’il appelle « un coup d’État». Après la signature des accords de paix a Paris en 1991, trois milliards de dollars et 50 000 Casques bleus — la plus grande opération mondiale du genre — avaient été mobilisés par les Nations unies pour organiser les « élections démocratiques » au Cambodge.
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 16 juillet 1997 vol XXVIII no. 29, P. 2, 9, 20 et se trouve à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/07/H-O-16-juillet-1997mekongo.pdf