NOUVELLES BRÈVES
- La COVID-19 fait de gros dégâts aux États-Unis; En Angleterre la vaccination commencée par Pierre Quiroule II
Il faudra encore une autre semaine avant de se faire une idée de ce que seront les dégâts qu’auront occasionnés les voyages lors de la fête du Thanksgiving, le dernier jeudi du mois de novembre, le 26, et tout le weekend, jusqu’au retour dans leurs foyers, le lundi 30 novembre, des millions de voyageurs, en voiture et par avion, qui avaient fait le déplacement pour être en famille. Et la Noël, d’ici une quinzaine de jours, fait dire au Dr. Anthony Farci, expert en maladies infectieuses et conseiller spécial de la Maison-Blanche sur la gestion de la pandémie, que « Nous faisons face à des jours sombres » aux États-Unis, à l’approche du Nouvel An.
Entre-temps, le débordement du virus bat des records peu enviables. Aussi, parle-ton de 90 décès à la minute, depuis trois jours, et cela tend à empirer. En effet, durant les deux dernières semaines, on a enregistré en moyenne plus de deux cents mille ((200 000) cas de nouvelles personnes infectées à travers le pays et les mortalités font beaucoup peur. Par exemple, le 3 décembre, on a répertorié un record, soit 2 700 morts dans les 24 heures. De – puis, les mortalités continuent au rythme de plus de 2 000 par jour. Au total, jusqu’à ce mardi, les décès se chiffraient à 285 518 et le nombre d’infectés a franchi la barre des 15 millions, soit 15 085 418.
La situation au pays de l’Oncle Sam est vraiment alarmante, car n’ayant que 4 % de la population mondiale, il compte pour 22 % des 68,1 millions d’infectés dans 217 pays et territoires associés, et pour 18 % des 1,5 million de décès de par le monde. Ce qui n’est pas à l’honneur de ce pays dont le président se félicite toujours, disant que « Nous sommes premier » en tout et partout. Maintenant, cette première place dans le manque d’attention à la santé préventive de toute la nation, ayant débouché sur la situation désastreuse que l’on connaît n’est pas revendiquée par le président sortant qui, selon les sondages, est tenu pour responsable de n’avoir pas pris les mesures conservatoires dès le début, au mois de février. Car, il savait qu’il ne s’agissait pas d’une grippe comparable à l’influenza.
En effet, la cuisante défaite du président aux urnes, par plus de 7 millions de votes en faveur de son concurrent, et 306 vs. 232 au Collège électoral, en dit long. Hier, mardi 8 décembre, les juges de la Cour suprême se sont alignés du côté de la majorité des citoyens, en rejetant d’un revers de main, le cas des avocats du président Donald Trump qui avaient saisi la Cour concernant les élections en Pennsylvanie, entachées, affirmaient-ils, de fraude. La Cour suprême, avec une majorité de 6 juges républicains parmi les neuf au total, vient de faire s’évanouir tout espoir du camp Trump qu’un coup d’État était toujours possible pour lui permettre d’être élu à un second mandat pour quatre années encore. C’est vraiment déconcertant quand la juge Amy Vivian Comey Barrett, nommée in extremis par le président, et assermentée juste avant les élections, se soit ralliée aux autres pour dire NON aux trumpistes jusqu’auboutistes.
*Le président élu Joseph «Joe » Biden affirme que 100 millions de vaccins seront disponibles dans les 100 premiers jours de son administration. Tandis que le président Trump organisait un «sommet sur le vaccin » hier, mardi, 8 décembre, sommet au quel n’a pas été invité le président élu, qui devra entreprendre la distribution du vaccin salvateur, M. Biden se faisait entendre dans une prestation télévisée lors de laquelle il a déclaré que « durant mes premiers 100 jours [au pouvoir], 100 millions de citoyens seront déjà vaccinés ». Dire que depuis les élections, le président ne dit presque rien de ce fléau qui occupe le haut du pavé.
On soulignera que les deux compagnies qui ont annoncé que leur vaccin est fin prêt pour distribution, Pfizer et Moderna, ont refusé l’invitation du président, sans expliquer le pourquoi. Il se répète, dans les coulisses, que les potentats de ces compagnies pharmaceutiques n’entendaient pas permettre au président d’utiliser leur présence à son sommet à titre de propagande.
Entre-temps, en Angleterre, ce même mardi, les autorités ont fait l’histoire, ayant commencé la campagne de vaccination, utilisant le vaccin produit par Pfizer. La première personne ayant bénéficié du vaccin, à 6 h 31 de la matinée, heure locale, s’appelle Magaret Keenan, une grand’ mère âgée de 90 ans. L’a suivie, William Shakespeare, 81 ans, pas le Shakespeare cité comme étant le plus grand écrivain de la langue anglaise. En tout cas, la campagne a bien commencé au Royaume Uni avec quelque 800 000 doses disponibles pouvant immuniser 400 000 personnes, ont fait savoir les autorités, disant que ce n’est qu’un début, ajoutant qu’il s’agit d’« un marathon » au cours des mois à venir. Aussi la première dose doit être renforcée dans les 28 jours. L’Angleterre a placé une commande pour plus de 40 millions de doses chez Pfizer. Puis il y aura Moderna et d’autres compagnies.
Les « Centers for Disease Control and Prevention », (CDC), organisme fédéral qui, de concert avec la « Food and Drug Administration » (FDA) s’occupent de veiller à la santé des citoyens, surtout en ce qui a trait aux médicaments et aux produits de consommation, a annoncé que les requêtes d’autorisation en urgence pour les vaccins produites par Pfizer et BioNTech ont été reçues vendredi dernier, 4 décembre, et qu’avant la fin du mois, approbation serait accordée, et l’on commencera, dans deux semaines, avec une campagne de vaccination visant d’abord les travailleurs de la santé, en première ligne dans la bataille contre la pandémie, ainsi que les gens âgés se trouvant dans des maisons de repos. Le Dr. Fauci a indiqué, cependant, que l’on devra attendre jusqu’au mois de juin avant d’avoir suffisamment de vaccins à l’intention de tous ceux qui désirent y accéder.
Le vaccin, selon un professeur de médecine, s’apparente au tuyau d’incendie qui ne peut rien faire quand les flammes ont déjà tout consumé. Ā la phase d’expansion du virus mortel, il est recommandé de suivre les protocoles établis : le port du masque, la distanciation sociale, le lavage souvent des mains et une sorte de d’auto-quarantaine, c’est-à-dire garder la maison autant que possible. Voilà les premiers remparts contre la COVID-19.
*Une première au sommet de la hiérarchie militaire américaine : Un général noir. C’est le général 4-étoile Lloyd Austin, 67 ans, retraité, que le président élu Joe Biden a choisi comme ministre de la Défense, chef du Pentagone, le premier Noir à occuper ce poste. Cet officier de carrière, qui a pris sa retraite depuis 2016, après avoir bouclé 41 ans de service, doit recevoir une dispensation spéciale du Con grès pour assumer ce poste, qui est réservé à un civil. On soulignera que Jim Mattis, un autre général à la retraite, était le premier ministre de la Défense du président Trump, en 2016. Donc, il y a précédent. On reviendra sur cette nomination quand on s’attardera sur d’autres choix de M. Biden qui démontre une certaine acuité en présentant un cabinet reflétant cette mosaïque qu’est la République étoilée. Ainsi salue-t-il cette vaste coalition de citoyens de toutes ethnies qui a déjoué le plan des racistes et autres du même genre, lors des dernières élections.
*Une icône du terroir haïtien est partie pour l’au-delà, après avoir prêché d’exemple, laissant des adeptes un peu partout. Maître Gérard Gourgue nous a laissés, vendredi dernier, 4 décembre, trois jours après son 95e anniversaire de naissance. Il était hospitalisé à l’hôpital du Canapé Vert, à Port-au-Prince où il a rendu l’âme.
Ils sont nombreux ceux qui parlent du professeur, qu’ils ont connu, un modèle inégalé. Son nom reste dans bien des esprits avec son « Collège Gérard Gourgue ». D’autres disent que c’est le juriste qu’ils voient quand on parle de Me Gourgue, un avocat de grand talent. Mais il fut aussi un combattant des droits humains, l’un des rares à rester au pays, tenant tête au régime barbare des Duvalier, et a pu sortir indemne.
Après la chute de la dictature et le départ pour l’exil de Jean-Claude Duvalier, la junte civilo-militaire, dite de CNG (Conseil national de gouvernement) avec le général Henri Namphy à la barre, ce dernier avait fait appel à l’éminent personnage pour faire partie du gouvernement intérimaire. Il n’y resta que quelques semaines. Il avait le flair que cela allait tourner mal.
Il est parti seulement quelques jours après le 29 novembre, date souillée durant cette journée, en 1987, quand les militaires de Namphy et leurs sbires en civil ont massacré les électeurs à la Ruelle Vaillant, à Port-au-Prince, pour mettre fin au vote du jour qui, sans doute, allait consacrer Gérard Gourgue président d’Haïti. Ainsi, le pays a raté sa première expérience d’élection démocratique post-Duvalier.
Les éditeurs d’Haïti-Observateur présentent leurs condoléances émues à la famille du disparu ainsi qu’à ses nombreux adeptes éparpillés ici et là. Paix à son âme !
Pierre Quiroule II 9 décembre 2020
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, Édition du 9 décembre 2020, VOL. L No. 48 NYC USA et se trouve en P. 16 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2020/12/H-O-9-dec-2020.pdf