LE COIN DU POÈTE
- L’Apesanteur
Poème de Saint-John Kauss à Francès L.
« Vois ! C’est par joie que nous parlons de peine »
(Holderlin)
Plus fraîche que les jeunes fleurs de mon jardin
Mes orchidées fougères violettes
Eucalyptus dahlias lys et anémones
Puis je ramasse ma terre mère de mes
Assorossi mombin armoise et baume de l’avalanche
Nous avons défié la pesanteur des corps
La fragilité des cœurs, l’omniprésence des gestes
Maquillés de toutes les soirées à ramasser
Avec des pelles à la bougie couleur de sperme.
Nous avons connu l’amour au pluriel
Pour chaque partisan partiel de mes supplications d’homme,
De ta raison d’aller au large de mes chimères,
Le moi ravagé parmi les chanvres de la mer,
Que disais-tu de mon lit ramolli depuis l’Italie ?
Cette photo donnée une nuit dans l’ombre d’un baiser
Cette valise, écopée d’une sanction de non-retour !
Merci de m’avoir cherché tous ces jours de poésie
Que je fabrique et publie pour ne pas oublier !
Merci pour ces accolades de nulle part
Pour l’instantané pour la génétique
de la mémoire et de l’oubli !
Et merci pour l’apesanteur des sons de ta voix,
De tes mots qui me font rougir de honte et d’amour !
S-JK
Gatineau (Québec), 03/08/2022
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. LII, No. 31 New York du 10 août 2022, en P.14 à: h-o 10 aout 2022