LE SUPLICE DE MOÏSE JEAN-CHARLES

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ Par Dan Albertini

  • LE SUPLICE DE MOÏSE JEAN-CHARLES
  • Entre (). Ayons en tête les nouvelles activités de Poutine dans notre bassin géographique en envoyant l’alter ego du pape à Cuba, décoré de l’ordre Jose Marti par Raoul Castro. Quand la Russie avait abandonné l’île à son sort dans une tourmente économique, n’était-ce la consistance du Cubain ordinaire. Haïti est-elle une fois de plus dans la mire d’un voyage différé de Poutine, pour provoquer tonton ? Ce à quoi nous devrions penser avant de rendre encore plus faible l’État ! Après le Black Muslim de l’Islam. Fermons-les ().

L’homme est-il éclopé de sa réputation ou le candidat, de machination ? Telle demande ayant l’air d’une mise en accusation, telle réponse ad nauseam. Si oui, il y a crime. La raison. La tournure, nouvelle, je le concède, porte à croire que Moïse Jean-Charles aurait été élu président dès le premier tour. Penaud, la manip pour transformer (C)(C) bulletins en Jovnel Moïse aurait mal tourné pour le comptable du clan fraudeur. Travailler sous forte pression, faute de compétence, en fait les fraudeurs engagés auraient mal rempli les bulletins, faux ceux-là, au centre de tabulation du coupable. Sorte d’aveu, un informateur indigné nous a parlé. Les preuves seraient là. La mort comme chien de garde du silence. L’OEA observatrice était-elle au courant, feignant d’ignorer, jouant au conciliateur ?

Voici la liste des chiens de garde opérationnels concernés de la constitution : le Corps administratif du CEP, les commissions parlementaires (justice et sécurité intérieure), la commission sénatoriale sur les affaires étrangères, la brigade contre les crimes institutionnels et économiques (PNH). Un scénario d’enquêtes indépendantes croisées.

Une liste d’acteurs potentiels présumés responsables : le PHTK & engagés, la meute en bandes organisées ayant orchestré et commis cette immense fraude politique, électorale et institutionnelle, les acteurs diplomatiques impliqués, les bandits civils et politiques qui ont inventorié le coup, les bénéficiaires du crime économique, car le gain est frauduleux. Les (2) principaux assermentés, imputables de crime de haute trahison. PLO non plus ne peut ainsi donc ignorer un putsch électoral connu, malgré la saveur de sa démission.  

Les matières : complot, recel, fraude, menaces, manipulation, détournement, usurpation.

Quand j’ai publié l’article sur le scénario de l’avalanche diplomatique en 2016, ce bien avant les élections, j’ai en réalité souhaité me tromper. Car, ce n’est un sujet de travaux universitaires sur une hypothèse du passé. Je crois au retour vers le point zéro, pour enfin progresser vers le point UN, mais en zone de turbulence républicaine. Y a-t-il eu naufrage, quel type de danger guette la République, danger s’il y en a eu ?

La question n’est d’apprécier le candidat Moïse Jean-Charles ou pas, bien que nous ne partagions d’affinités avec ses méthodes. Mais MJC est un fils de la nation, au même titre et peut-être mieux que les transfuges qui trafiquent : drogues et influences aux vues et au su de tout le monde.

À lire les différents chroniques, analyses ou éditoriaux à travers les organes de presse haïtiens et ceux de l’étranger sur Haïti, il y a eu naufrage en dépit des SOS. Pas un atterrissage forcé. Si la question de l’audit de la présidence fait partie des priorités du moment, il serait inadmissible d’oublier la présidence du CEP avec tout le lot de scandales qui ont fait plus que secouer le système, au point de discréditer les élections. Si Latortue y siège, donc naufrage, le couperet de la justice à qui l’on reproche des passe-droits peut-il fonctionner aussi quand on parle de Marshall étranger opérant en Haïti.

L’avalanche diplomatique est donc bel et bien en cours, car les protagonistes qui ont investi ont perdu dans leurs propres rhétoriques. La coopération est alambiquée, crime économique malgré la Convention internationale signée sur l’origine des fonds. Par exemple, citer un imprimeur du Bois-Verna qui aurait produit les (C)(C) faux bulletins, de vote est-il un indice suffisant contre la complicité, pour la justice ? Mais si oui, le gain ne peut être comptabilisé, encaissé, taxé et déposé en banque. C’est d’ailleurs une piste de départ pour tout enquêteur ou commissaire de police, car ce dépôt devrait se justifier. Ou, les nouvelles acquisitions en matériels et train de vie aussi. Sinon, la convention ne tient. À moins que la diplomatie internationale, plus qu’elle aurait corroboré les actions malveillantes contre MJC, elle ait comploté, à grands frais déployés.

Complicité oui, car il y aurait une commande. Ceux engagés à remplir les faux, les transporteurs…, etc. L’argent de la coopération externe qui a fiancé une fraude. La logique est carrément institutionnelle, car le CEP existe en tant qu’institution. Ne fut-ce qu’avec (3) individus, c’est une entité légale qui n’est dissoute. L’étranger diplomate impliqué dans la fraude planifiée doit être déclaré persona non grata, et expulsé.

Ne parle-t-on pas de la mission Merten auprès du candidat Jude Célestin ! Il faudrait lire Max U Duvivier (trois études sur l’occupation américaine d’Haïti ‘15-34’/Mémoire d’encrier), pour mieux comprendre cet ancien diplomate opérant sans lettre de créance.

Si le citoyen imputable doit être commis en ses droits et devoirs. Si l’institution tombe, le reste n’existe pas dans les faits, car l’État est démissionnaire. C’est la République-mon-archique en faillite déclarée. Donc prenable par n’importe quelle république régionale ou locale. L’indice G. Philippe à Jérémie constitue-t-il une alerte suffisante, raisonnable pour finir par ouvrir l’œil, mieux vaut une république morcelée que MJC, serait l’équation ?

La question se pose dès lors ainsi aussi : pourquoi La Gonâve a été négociée hors territoire, est-ce pour y prêter refuge à des coupables à même la grande République ?

Privert ne peut donc avoir un calendrier électoral unique sinon de protéger : avenir et passé. L’agenda du président ne peut s’échapper à trois axiomes. A. réquisitionner le directeur du budget pour qu’il explique et rende des comptes sur les aléas de Martelly et de Préval qui le lui avait recommandé. B. Rendre le CEP fonctionnel avec un principe de concours administratif sur une base de recrutement universitaire avec responsabilité juridique pour un pouvoir institutionnel électoral. Et non, 1’intrusion maladive de secteur non concerné envoyant des représentants… C. Rendre à Moïse Jean-Charles son tablier de candidat officiel, car l’injustice ne serait un mandat légal en République. 1804 ou 1986, c’est la charte qui le réclame, avant d’être partisan. Content d’avoir chassé Martelly, non. Je crois qu’il est parti de lui-même, dans le respect des échéances au coût de diversions. Mais, Privert n’a plus 120 jours pour disposer. L’autre coup ne doit pas avoir lieu au CEP. 

dan@danalbertini.info


Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 2 mars 2016 VOL. XXXXVI, No. 10 New York, et se trouve en P. 5 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/01/H-O-02-mars-2016.pdf