Rêver d’être marin À J. Saintulmé par Saint-John Kauss

LE COIN DU POÈTE

  • Rêver d’être marin À J. Saintulmé
  • par Saint-John Kauss

Poème de Saint-John Kauss
Au rond-point de mes amours perdues
Je rends grâce à Kettia Marlène Maryse Nadia Annie
À ces jeunes filles aux visages enflés
Aux hanches de ceinturières
Récentes anarchistes de la rose promise
Avant la promesse des saisons de pluie
Comme ici et par là j’ai connu la mer et vécu l’amour des cœurs battants
Le rossignol bienfaiteur qui collabora sous-poudré de terre morte
De ma ville Port-au-Prince des maquisards
Le marinier tel qu’il est fait, le cabotin tel qu’il navigue
Dans les eaux boueuses des salines jusqu’à l’Artibonite des grands fleuves
Passerelle vivrière de gens simples à l’avant-garde des témoins
J’ai piétiné le sable frais à la Gonâve des pisquettes
Des poissons-rose et des thazars
Aimé le vent des poissons salés des homards et crevettes
Quitté le littoral des enfants sans père
Et des mamans mendiantes au bord du rivage
J’ai partout traîné des fêtes de Noël au van des provinces
Anse-à-Galets de mes petits bateaux d’hommes ivres
Lascahobas de ma nouvelle amie de cœur
Les Cayes tout mouillée/ métissée des filles du Gabion

J’ai rêvé un instant d’être marin
à côté de cette terre de mornes et montagnes
Au rond-point de mes fistules à genoux dans les bernes
Sinon le Cap de mes regrets et fantômes anonymes.

Gatineau (Q


Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. LII, No. 24 New York du 27 juillet 2022, en P.14 à : h-o 27 aout 2022

Haïti-Observateur / ISSN: 1043-3783