SUR LA ROUTE DU CINÉMA par Dan Albertini
- Révision de la scène du Procès PetroCaribe
- D’après le livre inédit de Jean Sénat Fleury
Nous voilà au stade dépassé des épisodes 4/4, c’était une promesse. Le mot épisode fait dans les dentelles du passé. Il me faut néanmoins réviser, devoir obligé, ce qui a été dit en regard de ce qui a été démontré jusqu’ici puisque c’est une partie de la scène qui ne nous permet pas de dévoiler tout le contenu sous peine de procès contre ma personne violant mon serment. Il faut y souscrire aussi, les faits les personnages peuvent rappeler la réalité d’acteurs d’une époque qui jusqu’ici, n’ont pas encore rendu de comptes, d’où l’instruction jusqu’au procès, lequel bouscule l’élément planétaire qu’est une coupe du monde de football. Mieux sur les indices de l’hémisphère nord des Amériques, soit d’extrême au milieu chaud-froid en connexion médiane. Primo, il faut être juge d’instruction, de l’école de la magistrature pour tenir un tel procès dans cette effervescence sportive partant de l’acte économique à l’acte financier, car il y a débours, sur facturation, livraison de produit, etc. D’où cette même notion au Procès de PetroCaribe en ce temps, 2026. Il y a eu crime contre l’État contre le peuple, contre chaque individu. Permettre l’interprétation par les mots mêmes de l’auteur du procès :
[Cette affaire nous le répétons, est difficile à expliquer tant la compétence des uns, l’expérience et l’astuce des autres, ont été mises en œuvre pour monter la plus grande escroquerie jamais réalisée dans l’histoire administrative du pays : le détournement des centaines de millions de dollars sous la couverture de projets bidons lesquels dans la majorité des cas n’ont jamais existé ou dans de rares cas ont été exécutés à moins de 30% alors que l’intégralité des montants alloués au projet a été décaissé].
Nous savons jusqu’ici qu’il y a eu tentative d’interférence, d’influence, l’ingérence n’étant pas à la portée de clans accusés au procès, ceux qui seront cités convoqués à un titre quelconque, un jour ou l’autre. Rappelons-nous aussi le discernement de la pensée en Républik, il nous mène à guetter Judge Fleury dans l’héritage sinon dans le patrimoine du généralissime-caporaliste du terroir. L’affaire d’un jugement par contumace pour Lamothe Étienne quand Michel Lamothe est coaccusé, mais présent par un hasard insulaire. La révision est donc bien importante quand certains médias sautent des épisodes pour échapper à des poursuites tordues par défaut qui, croisées, ont la vocation de retarder : diversion, victimiser l’accusé par le Procès PetroCaribe, et le rendre sympathique. Quand il y a un psychotique sympathique poursuivi pour vol en bande, complot, dilapidation, despotisme, évasion fiscale…etc., la liste est encore exhaustive. Judge Fleury les oblige à négocier à la pièce avec chaque instance régalienne à la face du monde. Oui, l’affaire est complexe, dit Judge Fleury.
[L’affaire est complexe et nous allons prendre tout le temps nécessaire pour analyser chaque projet et au-delà nous démontrons la culpabilité de chaque acteur assis dans le box. Mais, avant de développer les éléments de l’accusation, nous répondons à cette première question : comment le dossier est arrivé devant la justice ?].
Dans cette révision, il y a des éléments, ce qu’on appelle dans le langage, des faits nouveaux, qui s’ajoutent. Ce, tant du côté de la défense que du côté du ministère public avec la rue intellectuelle (me llaman calle) qui s’est rajoutée chez le ministère public, Petro Challenger admis par le juge souverain présidant le procès extraordinaire. Il y a aussi des langues qui se délient en fonction de négociations parallèles. Alléger les peines anticipées telles les poursuites renforcées, sous preuve de bonne foi. Il y a mieux à édifier si le bailleur de PetroCaribe vient témoigner aussi à partir de la nouvelle réalité qu’imposent des noms de l’axe du milieu de l’Amérique côté nord. Le scandale s’élargit, de là la mise en scène de médias internationaux fuyant le football 2026. Faits avérés, l’ONU est citée pour avoir sollicité 10G USD par la défense, mais le ministère public résiste à la ligne du biais, riposte avec des chiffres officiels.
[Dans une résolution en date du 1er février 2018 émanant de l’assemblée sénatoriale, la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif (CSCCA) a effectué un audit de gestion des ordonnateurs du fonds Petro-caribe sur la période allant de septembre 2008 à septembre 2018, conformément à l’article 200 de la Constitution et du décret du 23 novembre 2005 modifiant celui du 4 novembre 1983. Dans la conclusion de leur rapport, les juges de la Cour, après avoir analysé divers documents ainsi que des données provenant de différents systèmes d’information des institutions impliquées dans la gestion de fonds Petro-caribe. Il s’agit notamment :
- Des résolutions de décaissement autorisés par le Conseil d’administration du Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD).
- Des virements provenant des comptes bancaires du fonds Petro-caribe domicilié à la Banque de la République d’Haïti (BRH) et à la Banque Nationale de Crédit (BNC).
- Des projets de développement élaborés par les ministères sectoriels et les organismes autonomes ainsi que les contrats afférents à ces projets.
- Les décaissements autorisés par le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) vers les ministères sectoriels ainsi que les organismes autonomes pour mettre en œuvre les projets].
La question est ici à deux volets : pourquoi Judge Fleury reprend le travail des commissions sénatoriales et, pourquoi, la défense essaie de faire tomber le rapport par l’induction de ces milliards de l’ONU. Même propagande exercée dans la rue comme dans les médias, puisque le Parlement a été désaffecté (coup d’État) pour corruption. Édifiées, nous avons là les institutions de l’État sur une base constitutionnelle, ensuite des traités entre des États coopérants sur une base légale internationale bilatérale et considération importante en vue. La manipulation était donc plus que de la coercition étatique, mais d’individus voleurs infiltrés dans le pays souverain, par ce bras de coopérants. Mais, pour redire le langage adulé de L Joseph du média qui déplace sa rédaction en conséquence, il y en a qui ont chanté comme des merles enchantés. Oui !
[Les commissions ont comparé la gestion des projets des institutions auditées avec les bonnes pratiques reconnues en matière de gestion de projet. Et les résultats de l’audit sont clairs. On trouve des irrégularités dans toutes les phases des projets. Des irrégularités ayant causé des préjudices à la communauté haïtienne et dans l’ensemble au pays tout entier. Parmi ces irrégularités, on retrouve des faits de collusion, favoritisme et détournement de fonds, décaissement de l’avance de démarrage des travaux avant même la conclusion du marché de la signature du contrat, utilisation des fonds à d’autres fins, octroi de contrats à deux firmes pour exécuter les mêmes travaux sur le même tronçon de route, la documentation insuffisante des dossiers d’analyse technique des projets, des irrégularités administratives, des irrégularités au cadre règlementaire et aux bonnes pratiques de gestion, etc. ».].
L’affaire se corsera-t-elle pour Judge Fleury qui doit respecter le Droit, libérant de fait la même considération à ces pôles présents à la barre ? En outre, si Judge Fleury gère toute audition à ce procès, il n’a pas droit à la révélation ni aux bousculades dans la presse. Quand sommes-nous : dans la scène, au palais de justice, dans l’instruction, le ministère public, l’État de droit y veille !
[Le ministère public observe une pause. Il consulte ses notes :
« Honorable président, les faits sont là, les indices sont présents. Des fonctionnaires malhonnêtes ont utilisé leur pouvoir, des accusés dans le box ont utilisé leurs affiliations pour réaliser des détournements de fonds dont le montant total se chiffre à des milliards de dollars.
Parlant d’indices, les travaux d’audit se sont articulés autour de quatre ans, sur la gestion de projet, le processus d’octroi des contrats, l’exécution des travaux et la fermeture du projet sur la période allant de septembre 2008 à septembre 2018].
Avouons-le, il y a matière à inquiéter l’accusé dans le pays qui ne gère pas la fidélité dans la rue, mais des comportements de caniveaux où la traîtrise ne porte pas son nom, celui de degage pa peshe. Michel Lamothe, Lamothe Étienne, deux compères libres de trahisons, mieux, depuis la fameuse liste en circulation citant des accusés, le sigle connu tombe en Républik. Il n’y a plus de Lamothe, de Michel, d’Étienne, etc., la couleur patronymique est mesurée au tribunal. C’est une lecture transversale de la scène, non pas fidèle, mais par interprétation, tue de JSF.
Il y a néanmoins la meringue qui en est née de la liste au tribunal. J’évoque le ministère public.
[Parmi les projets analysés, nous énumérons : 1) la construction du viaduc Marine Haïtienne; 2) réhabilitation de route Borgne-Petit Bourg-de-Borgne; 3) réhabilitation du tronçon de route Port-de-Paix – Port-Margot; 4) construction de 15 ponts dans le Nord-Ouest; 5) construction du viaduc Delmas-Nazon; 6) réhabilitation de la route Carrefour Dufort-Jacmel; 7) dragage de la baie de Port-au-Prince et travaux de réhabilitation de plusieurs rues à Pétion-Ville; 9) programme Ti Manman chéri; 10) le Projet Kore Etidyan; 11) le projet de réhabilitation et de construction d’hôpitaux; 13) projet de la construction des bâtiments logeant le parlement, la Cour de cassation, le complexe administratif; 14) projet de la construction du marché de Carrefour; 15) projet de construction et de rénovation de plusieurs centres sportifs. Au total, des centaines de projets non exécutés ou mal exécutés à partir des décaissements des fonds de Petro-caribe].
Hélas, il y aura en Républik les enfants : Petro Caribe, Delmas Nazon, Rapò Beauplan, Cassation.
[Cette affaire, honorable président, constitue un véritable crime non seulement contre le peuple haïtien, mais aussi un crime contre l’humanité quand on considère l’ampleur des dégâts et le nombre de personnes, victimes à cause de la mauvaise utilisation des fonds Petro-caribe. Les 656 pages du rapport Beauplan illustrent la mauvaise gestion ou la corruption d’une quinzaine d’anciens ministres, deux anciens chefs de gouvernement, une quinzaine d’entreprises haïtiennes, dominicaines et autres].
La révision permet et met en relief les éléments clés de l’analyse qui suit.
- Merci d’y croire !
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. LIII, No.39 Édition spéciale Canada du 01 novembre 2023, et se trouve en P… à : special h-o 01 nov 2023