Se Désolidariser de l’Équipe PHTK Pour Sauver Haïti !

Se Désolidariser de l’Équipe PHTK Pour Sauver Haïti !

  • par Editor

Après s les diverses tentatives orchestrées pour libérer Haïti des griffes sataniques du Parti haï tien tèt kale (PHTK), qui ont débouché sur le néant, le moment est venu de trouver autre moyen. Après que la politique eut échoué, il est temps d’avoir recours à la prière. Autrement dit, le monde évangélique, toutes dénominations confondues, doit, collectivement, tourner le dos à Jovenel Moïse et à ses cliques. Car un pays ne peut survivre avec tant de crimes, d’iniquités et d’injustices restés impunis.

Dans l’histoire contemporaine de notre pays, de François Duvalier à Jovenel Moïse, en passant par Jean-Bertrand Aristide, l’actualité politique est peuplée de crimes de lèse-patrie, notamment de vols spectaculaires des ressources du pays. Mais ce sont les assassinats politiques dont les auteurs courent encore qui marquent plus particulièrement cette période. Le passage du prêtre défroqué au pouvoir a fait couler beaucoup d’encre et suscité un débat interminable sur les radios, en raison du nombre d’assassinats politiques perpétrés. La présidence de M. Aristide passe aussi pour l’espace de temps durant lequel le plus grand nombre de hauts fonctionnaires, de policiers et d’employés proches de la présidence ont été inculpés par la justice américaine pour trafic de drogue. Si l’ex-président Aristide a su esquiver lui-même la prison, aux États-Unis, il doit une fière chandelle à son ancien homologue démocrate Bill Clinton. Car, il fut accusé, par le trafiquant de cocaïne Jacques Beaudouin Kétant, dans le cadre de son procès, après avoir été inculpé pour distribution de stupéfiants aux États-Unis, d’être le « parrain » de la drogue en Haïti. Toutefois, mis au courant des aveux de Kétant par rapport à l’ancien prêtre de Saint-Jean Bosco, par le chef de la Drug Enforcement Administration (DEA), entraînant une inculpation automatique de l’ex-président haïtien, M. Clinton devait réagir en disant : «Nous ne pouvons pas faire pareille chose ».

Si la justice n’a pu être mise en mouvement contre Aristide, aux États-Unis, pour ses transgressions liées aux activités illicites, nous savons à qui incombe la responsabilité. Mais, en Haïti, aucune enquête n’a été menée sur les assassins de Jean Léopold Dominique, de Mireille Durocher Bertin, d’Hector Kétant, de Jean Florival, de pasteur Emmanuel Leroy, d’Eugène Baillergeau, pour ne citer que ceux-là. Si dans l’effervescence politique de l’après Duvalier, le tortionnaire Luc Désyr a été inculpé pour crimes politiques et tortures, ainsi que le colonel Samuel Jérémie, les seules sanctions prononcées contre des personnes duvaliéristes spécifiques portant sur le bannissement de se porter candidat à toute fonction élective, durant les prochains dix ans, à compter de la promulgation de cette Constitution, étaient inscrites dans l’article transitoire de la Constitution de 1987 amendée.

Autrement, la justice haïtienne, vassalisée par l’Exécutif, est restée muette face aux crimes perpétrés par les grands manitous politiques, durant la période post-Duvalier, de 1987 à ce jour, à l’exception de rares cas où la pression populaire et internationale appelle à donner droit à la justice. À cette catégorie appartient le cas de Clifford Brandt, riche homme d’affaires impliqué dans le kidnapping de deux enfants d’un autre membre de la bourgeoisie marchande ayant fait jouer son influence auprès de la communauté internationale.

Si le pays a trouvé une brève période de sérénité, après l’administration intérimaire dirigée par Boniface Alexandre, comme président, et Gérard Latortue, Premier ministre, dominée par les vestiges d’organisations populaires et le règne des kidnappeurs laissés par Jean-Bertrand Aristide, la violence est retournée au rendez-vous avec Joseph Michel Martelly, au Palais national.

En effet, sous le régime Martelly-Lamothe, les cas de crimes de sang étaient moins courants, à l’exception de l’assassinat d’un homme d’affaires de Fonds Parisien, par Calixte Valentin, un conseiller de Michel Martelly, suite à un incident lié à la corruption, à la Douane de Malpasse. Il faut se rappeler aussi la mort du juge d’instruction Jean Serge Joseph, décédé suite à une crise cardiaque endurée lors d’une rencontre, au cabinet du doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince. Des pressions étaient exercées sur le magistrat afin d’influencer sa décision relative au dossier de la première dame et du fils aîné du couple présidentiel poursuivis en justice par des citoyens se décrétant parties civiles, dans un procès accusant Sophia Martelly et Olivier Martelly d’usurpation de titre.

Mais, si le kidnapping contre rançon et les assassinats commandités n’étaient pas encore monnaie courante, le processus d’armement des gangs était lancé. Puisque, les premières mitrailleuses Galil étaient commandées, en Israël, par Laurent Lamothe, Premier ministre de Martelly. Toute fois, ces engins avaient abouti à d’autres destinations, plutôt qu’à la Police, comme on était en droit de croire. Et que, de fait, les policiers attendaient. En tout cas, depuis lors, avait commencé la grogne au sein de l’institution, ces derniers commençant à se plaindre d’être sous-armés par rapport aux gangs armés, également mieux pourvus en munition. Non seulement l’escalade de l’équipement des criminels en armes par Jovenel Moïse et ses alliés politiques s’est poursuivie, le phénomène d’insécurité s’est affirmé universellement dans les quartiers populaires de Port-au-Prince, mais également dans les autres villes du pays.

Certes, la prolifération d’armes de guerre dans le pays a entraîné, comme conséquence, des assassinats récurrents, plongeant dans le deuil les familles et la terreur dans nos quartiers. Consécutivement à ces actes s’ajoutent les massacres d’État, notamment dans les quartiers de La Saline, Cité Soleil, Bel-Air, Carrefour-Feuilles et ailleurs. À tel enseigne que deux hauts fonctionnaires du gouvernement Moïse identifiés comme étant les auteurs de ces carnages, désormais appelés « massacres d’État », y compris un ancien policier expulsé de l’institution, ont été dénoncés par les Nations Unis. Mais, suite à cette intervention de l’ONU, les autorités haïtiennes ont simplement annoncé, des mois après la mise en disponibilité de Fednel Monchéry et de Joseph Pierre Richard Duplan. Pourtant ils continuent de jouir des privilèges liés à leurs soi-disant anciennes fonctions : chèques mensuels, véhicules de fonction et autres prérogatives régulièrement attribuées aux activités des postes auxquels ils étaient affectés.

Quant à l’ancien policier, Jimmy Chérizier, dit Barbecue, il continue de faire partie de l’armée illégale du président de facto Jovenel Moïse, regroupant les différents gangs armés, que celui-là a réunis sous l’appellation «G9 en famille et alliés ». Préalable ment à cet événement, le Parquet de Port-au-Prince, a émis un mandat d’amener contre Chérizier, prétendument « activement recherché par la Police », depuis bientôt deux ans. Il est opportun de rappeler que ce même Chérizier continue de lâcher périodiquement ses gangs sur les communautés sans défense, tuant des douzaines de personnes, y compris des enfants à bas âge, des femmes et des vieillards, en sus de violer des femmes. Toutes ces activités sont menées en utilisant des véhicules blindés de la Police nationale. À noter que, le lundi 22 mars Barbecue a participé, aux côtés d’agents des Brigades de la PNH, à un affrontement avec des policiers dissidents embrigadés sous l’appellation « Fantom 509 ». Attaqués par les premiers, qui les avaient pris pour cibles, ces derniers ont retourné le feu, tuant un d’entre eux et blessant un autre, qui a été transporté à l’hôpital.

On peut signaler toute une liste de citoyens et de citoyennes qui ont été assassinés, y compris l’éminent avocat Montferrier Dorval, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, le 28 août 2020, alors qu’il rentrait chez lui, à Pellerin 5, située à un coup de pistolet de la résidence privée du président. En effet, Moïse lui-même admet sa participation dans le meurtre, quand, des jours après, il eut à dire lors d’une émission télévisée, que l’avocat « est mort à 10;15, et trois minutes après c’est ma femme qui me fait voir la vidéo ».

Au total, pas moins d’une vingtaine de personnes ont été assassinées, sous le régime PHTKiste. Les auteurs de ses crimes sont restés impunis. Aucune enquête n’a été diligentée, autant qu’on sache. Celle sur le meurtre de Me. Dorval, qui a été lancée, sous la pression des barreaux francophones, piétine. Pourtant les indices relevés par des enquêteurs indépendants lient quasiment tous ces crimes à la présidence.

On doit poser la question : Comment un pays peut-il retrouver sa stabilité politique, sa sérénité et les forces nécessaires à son développement quant tant d’assassins continuent de courir et des générations de citoyennes et de citoyens ne savent à quelle porte frapper pour obtenir justice ?

Dans la mesure où, aux yeux du Père de l’univers, il n’y a aucune différence entre un homme et une nation, nous soumettons le verset biblique suivant à la méditation des décideurs internationaux qui appuient sans relâche le président de facto d’Haïti, Jovenel Moïse : Proverbes 14:34 : « La justice élève une nation, mais le péché est la honte des peuples ». Voilà pourquoi nous invitons tous ceux qui professent, pratiquent et vivent la justice de se désolidariser ouvertement de cet intrus qui loge en la Résidence du peuple.


Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 24 mars 2021 VOL. LI, No. 12 New York, et se trouve en P. 10 à : http://haiti-observateur.org/wp-content/uploads/2021/03/h-o-24-mars-2021.pdf