SUR LA ROUTE DU CINÉMA par Dan Albertini
- TALONS Aiguilles [Piensa en Me] de Pedro Almodovar
- Film mettant en vedette la voix de Luz Casal dans la dimension ludique de P Almodovar 1991.
Tacones lejanos, nom originel de la version espagnole : dois-je alors estimer le cinéma de P Almodovar pour en tirer une note sympathique sur un aspect de l’un de ses films, je garde la réponse enrobée dans la réalité d’un samedi soir [grande habitude de ma culture cinéphile] sans une copine, car je vis un deuil non aimé. La clientèle a déserté, j’aurais dû rester à New York, comprenez que New York est ce pays qui renferme toute l’Amérique pour moi, même si je vivais le triptyque Brooklyn Bridgeport Meriden. Le froid Canadien d’un Québec pervers ne me convient pas, j’ai regardé Almodovar jusqu’à la fin du film, goût amer du silence de la critique pour observer les personnages dans leur authenticité. Mission accomplie, je deviens affligé de nocturnal en samedi d’épiphanie puisque je vous chante Piensa en ME à travers le danger de platitude de la matrice espagnole qui propose hélas la nature de doña unetelle de don untel. Une forme primaire de ce que l’Espagne a laissé par exemple dans l’esprit mal aimé du Pedro, spécifiquement en Dominicanie, à Puerto Rico, à Buenos Aires du tango valse dont la pesanteur mène vers les entrailles du fort des ténèbres de Dracula déguisé en Don Juan. En fait, j’étais en congé de la politique haïtienne qui offre l’avalanche en alternative pensante pour la république non pensante. Ça m’a alors valu Almodovar à l’écran plat.
Vous avez probablement entendu parler de Luz Casal dans la musique (historia de un amor), une forme d’interprétation d’un siècle passé. Désolé, mais je n’arrive pas à aimer ces âmes qui sifflent de la langue en parlant en chantant, je laisse la place aux anthropologues de la musique pour une meilleure définition. Mais, Almodovar en abuse dans ce film comme si c’est la leçon de langue pour novice avec un scénario appliqué qui est, enfin, un montage de couleurs en action tellement l’intrigue n’a pas le temps de sortir que l’autre rentre avec ses ébats. Beaucoup d’histoires qui ne permettent pas de mesurer l’intelligence du spectateur.
Série de crimes depuis la mente d’une fillette devenue femme jalouse vexée, mêlée à l’opus du juge orphelin de père, malade de sa mère, qui veut sauver la coupable. Non pas Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski, mais crime sexe et protection de modovar (p’tit nom).
Je ne chercherai pas dans la saveur du titre pour justifier ni critiquer le film sous une forme quelconque, car il y a trop du modovar qui copie le cinéma extravagant d’Hollywood, si on le voit sous une forme du rejet. Et, passant par l’école de New York des frères Coen, pour faire dans le drame psychologique. Puis, il y a ce mélange à saveur de Salon Kitty [De Concini], de la Cage aux folles [Molinaro], bien qu’ils soient du mélange franco-italien, en introduisant l’intrigue du juge enquêteur Dominguez, personnalité multiple aux liens ambigus avec sa mère, épousée dans un personnage (Letal) travesti dans un espace douteux, d’après don Manuel. Il est assassiné. J’ai aimé le rouge vin satiné de la scène d’interprétation de Luz Casal (Becky del Páramo), couleur sanguine de toréador, Velásquez aussi.
Je dois avouer les souvenirs de mon passage au Mexique qui ressemble à cette version. Oh, les projecteurs de ma jeunesse obéissant à l’attraction de lumières de nocturnes tamisées, seul Rembrandt sait, de cafés interdits de Bizoton, banlieue de Port-au-Prince. En fait, c’est un monde à part qui vit au passé avec le rejet de la théorie new-yorkaise qui veut que le passé soit un pays étranger puisqu’il faut bâtir l’avenir. Moi je rêve encore de seins nus de Vénus, déesse sculptée au buste par Clodion en attendant de remonter sur ce mont-en-rut.
- Merci d’y croire !
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur édition du 13 novembre 2019 Vol. XXXXIX No.44, et se trouve en P. 12 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/11/H-O-13-novemb-2019.pdf