DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIÉTÉ par Dan Albertini
- Voyage à SAINT-DIDACE dans les plantes de Diane Mackay et d’Yves Gagnon 1/2
- Entre (), où sont passés ce p’tit bonhomme et la bourrique que l’on croyait voir sur la lune, dans notre enfance, du moins à partir d’Haïti ? Fermons les ().
Jadis, et en général si vous traversez un domaine sans y avoir vu une carte postale de la région ou le manuel technique, oui, si celui-ci est en termes de concentration d’une matière à étudier, mais celui-là si c’est le vaste champ organisé botanique en termes de végétations, c’est par anticipation si l’on conçoit, au risque d’être peu satisfait, dix fois sur mille sauf, idéalement séduit de par l’esprit de découverte qui vous a animé.
En ce qui me concerne et pour la nette compréhension d’un certain jeune âge plutôt approprié par Google–it, j’étais en ce temps-là et jusqu’à tout récemment, référencié de la carte Michelin. Les couleurs de légendes techniques moulaient déjà le mental. C’est-à-dire, la psychologie de l’amateur de voyage. Ma boussole était le soleil, ma montre aussi. Ce n’est pas Michelin-Google ni carte postale, mais l’autre instrument, le livre, qui m’a conduit vers la compréhension de l’olfaction de la feuille de menthe dans un pays que j’ignorais. Un pays, oui, car de mon pays de naissance, chaque ville puisque éloignée par le temps en vertu de l’état, de l’absence de route, est considérée comme un pays étranger loin de la capitale. On eut dit de vous alors, moun andeyò, étranger, si éloignée ce sont les Indes, «au pays des Indes», puisque nous parlons de feuilles, d’épices. Saint-Didace en est aussi de cette route mais vivace par sa nature.
Quarante ans ça se vit comme la grande célébration d’avant le cinquantenaire. L’on rentre par la grande porte de la grande probabilité du siècle rapproché. Quarante ans de couleurs vertes au pays saisonnier où il faut cultiver conserver préserver pour consommer. La consommation est devenue aussi une affaire de la vue comme celle de la vie, à la même enseigne. Il y a une route qui y mène à ce coin de carrefour : quatre décennies. En outre, quand on considère ici le quarante-et-unième accompli, c’est le compte à rebours où l’on va revoir toutes les couleurs d’un terroir qu’on a pris le temps de visiter, qu’on a pris le soin de connaître par chaque menu détail au point d’en faire une expertise si ‘on doit s’y fier aux domaines de la recherche et du commerce. La route des épices à plaire et à soigner a changé d’adresse, elle est désormais à Saint-Didace voisine de Lanaudière par la grâce d’un ouvrage, plus qu’un livre, travail laborieux mais soigné de Diane Mackay. Je pars de Montréal, sur la Rive-sud pour y rencontrer le rêve du Grand-Portage. J’amène mon sel de l’Himalaya pour aseptiser les voies respiratoires, ère de Corona-novel, je sais, les saints vont en enfer.
Nous nageons dans les saints de noms de ville et de prés ou de montée de… Le livre de Diane Mackay, 40 plantes médicinales pour la pharmacie familiale est ce trésor découvert qui conduit à Saint-Didace, un nom curieux il faut se l’avouer. Je demeure attaché à la menthe poivrée malgré les autres richesses décrites dans l’ouvrage. Mes relations avec le genre remontent depuis l’enfance avec les plantes qui guérissent de mon grand-père, Joseph Albertini en l’occurrence. Fragrances saveurs marchaient de pair chez lui dans la fabrication de ses liqueurs fortes : rosée d’Anjou, anisette, crème de cacao, pistache paillettes d’or, orange, vin, ses épices étaient importées des Indes Orientales via Marseille. Il lui fallait attendre le délai insulaire. Ses feuilles venaient de la campagne mais surtout des montagnes en Haïti. Un grand jardin ouvert où l’on prend cueille, pour reprendre l’expression du livre de Gagnon/Mackay, sa pharmacie familiale. Souvenirs, je ne sais trop pourquoi, j’y associe Saint-Gobain !
Le projet est audacieux pour la saison d’autant plus que nous vivons l’ère covidienne depuis un an déjà car les traces sérieuses remontent à septembre 2019 au Québec malgré l’inversion proposée. Comment pénétrer les pétales de fragrance de lavande espagnole, la fleur d’oranger, la feuille de menthe poivrée du Portugal, chez Mackay-Gagnon, du terroir potager et herbicole du Québec ?
Heureusement la virtualité nous le propose en temps réel comme en différé. Sur le papier imprimé, un livre par exemple comme je l’ai souligné en introduction, l’axe numérique, et là il y a plus du kilo octets d’expressions en script, image, film…. Un voyage à Saint-Didace c’est déjà merveilleux puisque l’on se croira en terre étrangère dans le temps ancien, mais aussi phénoménal si l’on va côtoyer la totale colloïdales des maitres des lieux. Cette curiosité m’est venue par la suite, j’ai été interpellé. J’ai lié connaissance avec ce terme d’études par les travaux d’Aroll Exama, Ph. D. es biochimie appliquée qui fabriquait l’argent colloïdale (Stop Microb) loin du voisinage de Saint-Didace plutôt voisin de l’immense réserve faunique de Mastigouche vissée au Parc récréoforestier de Saint Mathieu et du Parc national de la Mauricie. Et, du Fleuve Saint-Laurent qui la sépare de Sainte-Julie. Là, réside Diane et son époux Yves.
Une diplomatie à Saint-Didace
La grande région de Lanaudière connait Saint-Didace la petite voisine immédiate et Saint-Didace connait le portail du 800 Le Grand-Portage dont ses jardins thématiques spécialisés. Toute carte Michelin dans le temps offrait Lanaudière au Québec, Google et Baidu entre autres, l’offre en grand renfort aujourd’hui. Cette référence régionale y est liée à une intimité. Cette adresse, au point que par mon appréciation le numéro devient la diplomatie de Saint-Didace des Éditions Colloïdales. Le Mae qui livre la diplomatie herboriste spécialisée. Elle étend ses ailes telle la diplomatie des bons offices suisse pour la comparer en termes de partage, car déposer un Africain des racines là-bas, il n’en ressortira jamais. S’il est des Iles tropicales, même effet par la citronnelle, la menthe, la mélisse, et pour le bonbonier.
Expédition I
Imaginons alors le voyage diplomatique partant de deux vecteurs du même axe brisé pour conférer à Saint-Didace. Tic insulaire, je propose la Mer du Labrador pénétrant par le Golfe du Saint-Laurent en passant par l’embouchure du Saint-Laurent entre Blanc-Sablon et Port-au-choix pour atteindre l’ile Anticosti. Ou, par les Iles Saint-Pierre-et-Miquelon du litige franco-canadien (diplomatie oblige), et l’ile de Cap Breton sans toucher l’ile du Prince Edward. Donc, continuer par Gaspé/Percé ou par Sept-iles. Évidemment l’on traverserait la proximité saguenéenne avant La Malbaie d’un bord, mais aussi la complexité des rapports des eaux souterraines entre le Québec, le Maine, le Nouveau-Brunswick. Nous sommes dans l’avis de la pénétration des ancêtres, avec deux drapeaux différents. Je m’arrête net Langue-de-terre pour confluer à Saint-Didace de la diplomatie feuille-de-menthe afin de patienter l’autre croisade, exit Pacifique, pour une manigance à la Réserve faunique de Mastigouche, une forme de guerre des mots dans le but de déclarer vainqueur le maître des lieux.
Imaginons la surprise, tout se passe à Saint-Didace au milieu des jardins du Grand-Portage après la barrière du 800. Une diplomatie des bons offices est découverte ici-là avec infusion de mélisse pour adoucir les nuits, de verveine pour ôter le stress, et massage de l’épiderme à l’huile de menthe poivrée d’Espagne, bain aromatisant de romarin grecque avec dégustation d’infusion de bonbonier créole au cassis d’Asie.
Quarante ans de vie, quarante plantes médicinales pour César qui ne sait plus faire la guerre par la diplomatie des bons offices du terroir aménagé en conséquence.
Expédition II
En pénétrant Vancouver par l’océan Pacifique Nord via le canal proche de Victoria avec l’expédition terrestre sur tout le long de la frontière jusqu’à Saint-Malo, biaiser vers Falcon Lake. Redescendre vers Thunder Bay en passant par la 17, lorgnant de loin Montreal Island, l’île Parisienne. Prendre l’eau par le Lac Supérieur, et atteindre Sault-Sainte-Marie jusqu’à se frayer un chemin vers Rivière des Français pour trouver la voie d’eau ainsi atteindre Mattawa, poursuivre sur l’eau vers Petawawa, Pontiac et rentrer à Ottawa par Rivière-des-Outaouais, traverser Vaudreuil-Dorion pour rentrer à fond sur le Fleuve Saint-Laurent. Quitter l’eau par Berthierville, se rendre à Saint-Didace. Ayant interrogé Transport Canada avéré incompétent, on a exploré bon gré.
Nous avons lié connaissance avec Saint-Didace par l’effet du hasard d’une recherche autrement orientée de Saint-Damier que je connaissais déjà. Bibliothèque Raymond Lévesque, Saint-Hubert, la curiosité de la nouveauté en période de pandémie, je cherche un élixir pour calmer la nervosité. C’est le temps car la fermeture annoncée, il n’y aura bientôt plus ce loisir ouvert à tout le monde, il faudra se re-confiner avant l’hiver. Je le sais, le livre emprunté restera chez moi plus longtemps par l’application de la mesure appliquée de la loi d’urgence sanitaire en vigueur, j’en fais provision. Conséquence. Nietzsche, Piketty, je trouve aussi les Tentations de la chair (Cabantou-Walter) – Payot, puis les mathématiques en nouvelle édition d’Ivan Kiriow. La feuille verte m’attire particulièrement sur une couverture, c’est la menthe. Des souvenirs me reviennent, mêlés de frustration depuis COVID-19. Le prix de la menthe en feuille verte a plus que triplé sur les étagères, l’huile de menthe aussi est vendue à prix d’or. Le commerce en abuse. Et la morale! Je pense à papajo avec ses livres sur les plantes les légumes qui guérissent. Je pense à monsieur Imbert, ainsi l’appelait-on angle rue Bonne-foie rue du Peuple, avec ses recherches sur les feuilles tropicales et sur leurs vertus. Tout bascule au rythme où tout se bouscule dans ma mémoire pour retrouver enfin le doux parfum de la menthe de Valmont mêlée bonbonier (lantana aculeata L. Verbenaceae), près de la Route Tunnel, en Haïti. De la menthe poivrée de mon jardin horizontal à Gland, en Suisse.
Un nom, Diane Mackay en est l’auteur qui invite à lire et je plonge. J’emporte le livre 40 plantes médicinales pour la pharmacie familiale de Diane Mackay. Une vie.
La porte des arts et du jardinage au 800
Bois et boisée, c’est un thème à développer. Derrière les barrières du 800 Chemin du Portage à Saint-Didace, on est entouré comme je le disais plus haut, d’une région de la nature en des noms et des parcs, des lacs, du fleuve… etc. Des noms de saints : Saint-Gabriel, Saint-Norbert, Saint-Sévère, Saint-Paulin, Saint-Barnabé, Saint-Léon-le-Grand, Saint-Justin, Sain-Ursule, Saint-Élie, Saint-Alexis-des-Monts. Saint-à-suivre !
Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur (New York) VOL. LI No. 2, édition du 13 janvier 2021, et se trouve en P. 7, 13 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2021/01/H-O-13-janv-2021.pdf