C’est officiel, le processus de mise en accusation du président Trump est lancé
- NOUVELLES BRÈVES
Tout est fin prêt pour un vote de la majorité démocrate, à la Chambre basse, d’ici la semaine prochaine pour, officiellement, mettre le président Trump en accusation d’avoir abusé de ses prérogatives, énonçant leurs griefs dans deux chefs d’accusation démontrant le pourquoi de ce processus de mise en accusation officielle (impeachment en anglais).
À noter ce qui a été exprimé ici dans cette colonne dès le commencement de ce débat, d’abord en comité, il y a environ deux mois, au cours desquels différents témoins ont été entendus par le Comité Intelligence de la Chambre basse, sous la houlette d’Adam Schiff, député démocrate de la Californie. On avait souligné qu’après la mise en accusation formelle, il reviendra au Sénat, à majorité républicaine, de juger le chef d’État et le destituer. Ce que l’on doute fort.
En tout cas, aujourd’hui même, ce soir du mercredi 11 décembre, les démocrates comptent entamer le débat sur les deux chefs d’accusation retenus, savoir « Abus de pouvoir et Obstruction au Congrès».
La question “d’abus de pouvoir” se réfère à la décision qu’avait pris le président Trump, de retenir une somme de quelque quatre cents millions de dollars (400 000 000,00 $) approuvée par le Congrès et destinée à l’Ukraine, ainsi que conditionnant une visite à la Maison-Blanche du président ukrainien, Velodymyr Zelensky, à la décision de ce dernier d’entamer une en- quête contre les Biden, soit le candidat démocrate Joseph “Joe” Biden ainsi que son fils Hunter, qui siégeait dans le temps au conseil d’administration d’une firme ukrainienne dans le domaine de l’énergie. C’est la fameuse phrase “Quid quo” que le président insistait n’existait pas. Or, presque tous les témoins entendus en comité affirment le contraire.
Pour ce qui a trait au deuxième chef d’accusation, “Obstruction au Congrès”, il est question des agissements du président Trump face au Congrès refusant de produire les documents à lui demandés et allant jusqu’à empêcher que des témoins liés à l’Exécutif de comparaître par devant les comités menant enquête, quand bien même ils soient sous assignation. C’est se moquer du Congrès, avance Jerry Nadler, président du Comité Justice de la Chambre basse, qui a pris le relais après Adam Schiff du Comité Intelligence.
Le congressman (député) Nadler, démocrate de New York, était très amère hier (mardi) après-midi, quand il eut à dire: “Voilà un président qui déclare qu’il n’a de compte à rendre à personne, qui se dit au-dessus du peuple américain et au-dessus des prérogatives du Congrès quant au pouvoir qu’il détient en matière de mise en accusation du président. Ce qui, en fait, fait partie de la protection des institutions démocratiques contre les menaces venant de part et d’autre! Alors, il se croit au-dessus de la loi”.
Il va sans dire que l’on va assister à des démêlés hors de l’ordinaire dans les prochains jours. Face aux faits très accablants pour le président Trump, lui et ses défenseurs intraitables vont tout faire pour dérailler les démocrates. Qui sait si le dernier mot ne reviendra-t-il pas aux électeurs lors des prochaines élections en novembre 2020!
*Un juge d’une Cour fédérale d’El Paso, Texas, a bloqué l’administration Trump, l’enjoignant de ne pas détourner des fonds alloués aux militaires pour des projets de construction, en vue de la construction de sa propre muraille/frontière.
En effet, il s’agit de quelque trois milliards six cents millions de dollars (3 600 000 000,00 $) que le président Trump, allant à l’encontre du Congrès qui n’a pas autorisé de fonds pour son projet, a sollicité du département de la Défense, le Pentagone. Selon les normes, le Pentagone dépend de l’Exécutif et est obligé de se courber aux diktats du Commandant en chef. Mais, allant à l’encontre du Congrès pour faire à sa guise, le président se trouve en face de certains citoyens qui ont intenté un procès contre lui.
C’est ainsi que le juge David Briones, de la Cour fédérale du district d’El Paso, nommé par le président Bill Clinton ― ça fait longtemps―, a déclaré dans le jugement par écrit, que “d’essayer de réorienter les fonds de construction alloués aux militaires, en ayant recours à une proclamation d’urgence, est illégale”. Et d’ajouter que les plaignants ont droit à une injonction permanente, mettant fin aux travaux du gouvernement. On se demande si l’administration Trump n’aura pas recours à la Cour suprême pour casser le jugement du tribunal de Texas.
À noter que le juge Briones a rendu son jugement sur la somme allouée pour des pro- grammes de construction du Pentagone. Mais le président avait conçu un budget de dix milliards (10 000 000 000 00 $) de fonds provenant du Pentagone pour la construction de sa muraille sur la frontière sud avec le Mexique. Or, le jugement n’affecte qu’un tiers du montant. Rien n’est dit des autres milliards qui avaient été destinés au combat contre les trafiquants de stupéfiants.
*Des fusillades en série ici et là aux États-Unis. Hier, mardi après-midi, ce fut à Jersey City, la ville du New Jersey se trouvant en face de Manhattan de l’autre côté du fleuve Hudson, que le carnage a eu lieu. Selon les nouvelles sur toutes les chaînes de télévision, les radios et agences de nouvelles, on commentait cette dernière tuerie, faisant six morts, dont un policier, trois civils et deux suspects.
Tout a débuté, selon la Police de Jersey City, quand un policier investiguait un meurtre. Deux individus l’ayant approché, ont ouvert le feu atteignant le policier à la tête. Les assaillants ayant pris la fuite à bord d’une camionnette type van se sont retranchés dans une épicerie, prenant les gens qui s’y trouvaient comme otages. Arrivés sur les lieux, les policiers ont eu une bataille rangée avec les suspects. Les policiers ont eu le dessus, tuant les deux suspects ainsi que trois autres civils.
Le maire de la ville, Steven Fulop, s’est dit attristé par la mort du policier, le défectif Joseph Seals, 39 ans, marié et père de cinq enfants, qui a trouvé la mort affreusement. Le policier, qui s’est enrôlé à la Police de la ville depuis 2006, était un expert dans le désarmement des gangs. Paix à son âme!
*Vendredi dernier, 6 décembre, c’est à Pensacola, dans une base navale américaine qu’un soldat saoudien suivant de l’entraînement aux États-Unis, a fait feu, tuant trois soldats américains de la Marine. Lui aussi a été tué.
C’est ainsi qu’on a appris qu’il y a plus de 800 saoudiens poursuivant de l’entraînement dans différentes bases militaires américaines. Cela causera, sans doute, des démêlés entre le président et le Congrès qui s’oppose à l’aide américaine au royaume de l’Arabie saoudite, choyé par le président.
*Le dimanche 8 décembre, il y a eu une tuerie à la Nouvelle Orléans, en Louisiane : un mort et quatre blessés, ainsi qu’à Desoto, au Texas, le nombre de victimes inconnu. On reviendra sur ce fléau qui prend de plus en plus une ampleur alarmante aux États-Unis. Pierre Quiroule II, 11 décembre 2019
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 11 décembre 2019, VOL XXXXIX No.48, et se trouve en P.16 à : http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/12/H-O-11-d%C3%A9cemb-2019.pdf