LE PROCÈS PETRO-CARIBE – Un scénario signé Jean Sénat Fleury 3/4 par Dan Albertini

SUR LA ROUTE DU CINÉMA par Dan Albertini

  • LE PROCÈS PETRO-CARIBE – Un scénario signé Jean Sénat Fleury 3/4

Que n’ai-je pas dit sur la route du cinéma par la formule allant de critiques fictives de scénarios imaginaires, d’histoire de film, des 12H71, de propagande et j’en passe. Sur la route du cinéma me colle sous trois coutures différentes les unes des autres sans effet d’induction. Enfants, ma mère nous racontait cette histoire de cinéma sans paroles au Champ-de-Mars avec mon père qui lui n’a jamais connu une salle de cinéma. Sinon, la sienne à l’église voisine où je devais le rejoindre. Fallait-il que je contasse, après séance, scène remaniée, à ma façon en y mettant de la morale, j’évitais la violence. Donc le grand écran, le petit étant son cours de télévision française, assemblant les éléments et pièces de télés. Une histoire liée.

Ensuite, ruelle Dufort, voisinage de la 1re impasse Lavaud, mon école primaire, elle hébergeait les scènes de tournage du film dit-western spaghetti, pour l’architecture de ses maisons. Uniforme au col vert visible, Éric Péan, un camarade de classe sur son chemin, m’y a conduit le temps de capter les mouvements sur les rails de la caméra. D’où la caméra.

Enfin, samedi au retour de l’école en préparation du certificat d’études primaires. Bois Verna. Je partais avec les camarades plus tôt pour avoir terminé les tests hebdomadaires, et aller voir le film. Pecos Django Franco Nero…. Mais, je partais avant la fin afin de rentrer à l’heure. Lundi, j’avais la séance du dimanche 3h00, celle secrète du samedi midi au ciné Palace au Champ-de-Mars, avec son. Je racontais la fin sans l’y avoir vu, et on me croyait d’une lecture de bon petit garçon d’église, chez ceux de la fin. D’où, sur la route du cinéma aujourd’hui, recette juteuse qui me vaut d’être cité au Columbia University CLIO, Dan Albertini pour Nuits Albinos de Garry Victor.

Triptyque qui m’a fait lire Judge Fleury dans son scénario imaginaire du Procès PétroCaribe.

Judge Fleury a rodé la scène de Jean Sénat Fleury, il nous entraîne loin de toute poésie étudiée malgré par défaut au pays de l’oralité où le poste de radio reste accroché aux oreilles en dépit du grand écran qui n’a pas évacué le petit écran historique non plus. C’est le procès. Faits réels, imaginaire par mesure de sécurité prise, assurer contre tout venant toute attaque spontanée calculée, forme viciée par la présence de tout acteur confondu. La botte militaire est visible à la manière de. Une des formes d’intelligence de Howard Gardner, OJ-1997, la description fait foi.

La conclusion de l’épisode 2/4 propose le bras armé de la police judiciaire comme celui de la sécurité publique dans le voisinage, la cité faisant foi de la sienne bien éclairée en droit et en lumière, car il y a courant électrique, tout écran tout format. Je présume de la participation de la CHI. Ébullition comme pour le canal frontalier, les ouvriers et la politique (GM/MS) veillent.

[Le public intéressé à ce procès est tout aussi nombreux dans la diaspora où des millions d’Haïtiens suivent le procès sur les réseaux sociaux. Des centaines de milliers de compatriotes résidant à l’étranger ont fait le voyage exprès pour assister au procès. Aux États-Unis, en France, au Canada, au Chili, en Espagne, en République dominicaine, les Haïtiens se lèvent en masse pour manifester. « À BAS LA CORRUPTION », « VIVE LA JUSTICE ». C’est le cri d’un groupe d’Haïtiens rassemblés devant le bâtiment des Nations Unies à New York.]

C’est la première fois qu’un Haïtien le tente, il réussit à réunir le patriotisme outremer outre-frontière, outre-tombe. Outremer, c’est la diaspora. Outre-frontière, en RD. Outre-tombe, avec Dessalines dans un ouvrage écrit publié, il réclame le procès, il est historique. Il est médiatique !

[Les grands médias internationaux : New York Times, Washington Post, Boston Globe, Miami Herald, Guardian, Telegraph, le Figaro, le Devoir, Jeune Afrique, le Journal de Montréal, el Mundo, affichent comme grand titre :

« HAÏTI : LE PROCÈS PETRO-CARIBE. ENFIN LA JUSTICE SÉVIT CONTRE LES COUPABLES ».]

Arrêtons-nous un instant sur la notion de justice. Peut-il y avoir justice par le fait d’un procès ou par la porte d’un procès ? L’auteur ne peut pas camoufler le justiciable de, par ce seul procès de PetroCaribe quand il a déjà publié ‘Dessalines paroles d’outre-tombe’ qui revient brûler le Code noir, Toussaint Louverture, Hiro Jito, etc. La justice est un principe, j’y reviens dans les analyses.

[À 2h exactement le président déclare la reprise de l’audience. Un silence lourd tombe dans l’assistance et envahit toute la salle. Ce silence est rompu par la voix grave du Doyen qui s’adresse aux membres du Conseil de la défense.]

[Messieurs les avocats, vous êtes priés de vous lever].

Je dois héler l’histoire : pays des ordonnances, du généralissime-caporalisme, de l’éloquence !

[Tour à tour, se lèvent dans le box Me Rocourt, Georges, Coicou, Annibal, Justin, Noël, Lauture…. Ils demandent acte de leur constitution pour les accusés.]

Dans cet effet de la scène, le procès garde le ‘Droit’ comme boussole.

[À l’adresse des avocats, le président prononce cette recommandation :

« Messieurs les membres du Conseil de la défense, tout en vous donnant acte, je vous avertis conformément à l’article 245 du C.I.C. que vous ne pouvez rien dire contre votre conscience ou contre le respect dû aux lois, et que vous devez vous exprimer avec décence et modération ».]

En effet, si c’est le ‘Droit’, cela vaut-il pour le ministère public aussi ?

[Nous prenons acte de cette recommandation, répondent en chœur les huit membres les plus âgés du Conseil : Mes Rocourt, Vilaire, Kédeau, Noé, Ancion, Colimon, Justin, Michaud tandis que les plus jeunes : Mes Coicou, Annibal, Noël, Lauture, Sainvil, Casimir, Lambert, Apollon, Amistral, Olivier etc. se contentent d’un simple geste d’approbation de la tête avant de se rasseoir].

La nuance si elle est marquée par l’effet de la gérontocratie versus la jeunesse, dans ce pays en cause, l’histoire a-t-elle un revers, et quand ? Judge Fleury, déchiré confronté, poursuit :

[Le président de la Cour, s’adressant de nouveau aux accusés debout dans le box, déclare :

« Accusés, soyez attentifs à ce que vous allez entendre ».

Puis, se tournant vers le greffier, le magistrat ajoute : « Greffier, donne lecture de l’ordonnance de renvoi au tribunal criminel et de l’acte d’accusation ».]

Judge Fleury nous renvoie au suspens à l’encontre de la mimique haïtienne du cinéma en essai, la pondération mène comme si, à la mode de chez nous, Jude Fleury fait durer le plaisir, le loup et de l’agneau, inversion totalitaire dans le procès, nous en avons pour deux heures trente-cinq.

Ma question alors, puisque la presse internationale y est, renforcée : quel autre prévenu y est ?

[La lecture de l’ordonnance de renvoi et de l’acte d’accusation se fait dans un silence tendu. Des visages graves, très attentifs, des gestes stupéfaits accompagnent l’audition de certains passages. De temps en temps, le chuchotement d’un avocat qui s’adresse discrètement à l’un de ses clients, assis dans le box, contrarie le silence.]

Le rappel est impératif, ce type de commentaires frappe jusqu’ici les avocats de la défense, non pas ceux du ministère public. Comme si le cas est déjà résolu en pensée. En Droit, c’est le film The Judge (RD Jr/R Duvall), droit américain interne, contre celui de Le Pont des Espions, où le colonel (russe) Abel est déjà condamné avant procès, nonobstant l’utilitaire d’échanges d’espions bilatéraux. Ce qui fait défaut ici, c’est intra Haïtien, mais partiel à ce terme. Sauf si, il y a l’exo du CIC de la même époque en échange.

[Le greffier du siège, le sieur Aurélien Bayard, donne la lecture de l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction et de l’acte d’accusation rédigé par le Commissaire du gouvernement.

[L’ordonnance de renvoi du juge d’instruction reprend à peu près les informations contenues dans le rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif portant sur la gestion des fonds Petro-caribe. Le rapport du CSCCA émané de la résolution en date du 1er février 2018 de l’Assemblée sénatoriale demandait à la Cour des Comptes d’effectuer un audit de gestion des ordonnateurs du fonds Petro-caribe sur la période de septembre 2008 à septembre 2018, conformément à l’article 200 de la Constitution et du décret du 23 novembre 2005 modifiant celui du 4 novembre 1983].

Pourquoi 2026, peu importe le phénomène mondial qui réunit le pan nord des Amérique cette première fois qui rejoint la passion mère de Républik, en signifiant la présence de vedettes de continents globaux, elles se voient écartées dans la singularité d’un procès. En ce temps-là voyez-vous, lequel débat qui me met en disgrâce avec Judge Fleury, il y a confrontation entre deux curriculums en Républik. Judge Fleury est de l’école de la Magistrature, donc une méthodologie, d’autres juges sont d’abord de l’expérience du Barreau qui mène à la magistrature par l’expérience. Le code de procédure est mis à rude épreuve depuis la refonte. Haïti est ce laboratoire où il faut choisir.

[Dans son enquête, le juge d’instruction s’était penché sur l’efficacité des dépenses publiques consenties dans le cadre des décaissements des fonds de Petro-caribe; sur l’examen des procédures de passation de marchés, d’engagements contractuels et de gestion des projets et/ou activités financés à partir des fonds Petro-caribe; sur l’identification des failles dans l’exécution des projets et activités financés à l’aide de ces fonds; le relèvement des écarts administratifs, irrégularités et anomalies touchant à la mise en œuvre de ces projets et des activités correspondantes; le relèvement du niveau de conformité, de légalité, de validité et de sincérité des opérations entreprises dans le cadre de ce financement; le contrôle et l’indication des fonds débloqués, la sincérité et la réalité des décaissements faits à partir des fonds Petro-caribe; l’identification à partir des mécanismes de gestion des projets de financement Petro-caribe, les niveaux de responsabilité des gestionnaires des fonds en question].

Journaliste dans l’international observateur sur l’Observatoire (dies, slrdc), je me suis mis là où les ombres prennent les ondes de vitesse, je mesure la force éolienne du procès PetroCaribe.

cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. LIII, No.37 Édition New York régulière du 18 octobre 2023, et se trouve en P.4 à  : h-o 18 oct 2023

Haïti-Observateur / ISSN: 1043-3783