TRACTATIONS AUTOUR DE L’APRÈS JOVENEL MOÏSE
- Les deux options d’Aristide
Ceux qui se mettent en tête que le prêtre défroqué s’est assagi, et a enfin décidé de laisser le pays sortir paisiblement de la crise, doivent se détromper. Au moment où les acteurs se démènent comme de beaux diables pour trouver une issue, le baron de Tabarre mijotent son propre projet pour damer le pion aux autres personnes engagées dans les négociations.
En effet, Jean-Bertrand Aristide n’est jamais sur la même longueur d’onde avec les autres secteurs œuvrant pour sortir le pays de la crise. Il se bat du bec et des ongles pour que, au bout du compte, il soit à même d’imposer sa volonté aux autres. Pour avoir de gain de cause, il joue pieds et mains pour que les conditions soient favorables à sa fortune politique.
Pour l’instant, les tractations tournent autour de trois juges de la Cour de cassation, parmi les- quels sortira le successeur de Jovenel Moïse. Au début, il s’était farouchement opposé au choix du président intérimaire parmi les magistrats de la plus haute instance judiciaire de la République. Il semble qu’il ait depuis modifié sa position. Mais matois comme lui seul, on ne peut savoir s’il est revenu à de meilleurs sentiments par rapport à ce choix.
Toutefois, il n’a qu’une ambition : contrôler le pouvoir. Avec ses proches collaborateurs, il travaille d’arrache-pied pour s’imposer aux autres secteurs. Au sein de son groupe, il manipule deux options.
En effet, il souhaite accéder à la présidence. Voilà pourquoi il s’oppose au choix du président intérimaire parmi les juges de la Cour de cassation. Sinon, il veut imposer son candidat comme président. Il s’agit, apprend-on de sources autorisées, du juge Vilaire Jean-Pierre qui, croit-il, le nommera président provisoire.
L’ex-président n’est pas trop intéressé à voir aucun des deux autres juges dont les candidatures sont considérées pour apporter la solution souhaitée à la crise. Il s’agit, dit-on, des juges Coq et Mécène Pierre-Louis.
La stratégie de M. Aristide consiste à empêcher que soit trouvée une solution négociée à la crise. Il préfère que la situation se gâte pour qu’on vienne faire appel à lui en tant que « sauveur ». Alors, si les conditions le permettent, il s’impose comme choix pour la présidence. Autrement, le président qu’il fera nommer fera choix de lui comme président.
cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur édition du 23 octobre 2019 Vol. XXXXIX No.41, et se trouve en P. 1, 14 http://haiti-observateur.info/wp-content/uploads/2019/10/H-O-23-oct-2019.pdf